Je l’ai vue entre les deux allées du marché devisant tranquillement se mêlant à tous et toutes sans jamais les éviter, en boubou simple et sandales. Je l’ai bien vue mais par cette attitude, je ne pouvais pas penser à elle. C’est quand elle est partie plus loin que le vendeur de friperie m’a servi une phrase-colle: « grand sais-tu qui était dans le groupe de dames qui discutait ici tout de suite? »; non évidemment! « Marième Faye Sall », me rétorqua-t-il, fier de constater mon incrédulité. J’étais dans le même cas que Ndoye, mon ami libraire « par terre » avec qui j’étais en train de deviser, comme à mon habitude chaque fois qu’un samedi me trouve libre à Dakar. C’est à ce moment qu’on revoit le petit groupe traverser la route du côté de Walf. « Là voilà! Allez vérifier si vous ne me croyez pas! », nous lance le vendeur de friperie, comme un défi , s’adressant à Ndoye et moi. Évidemment qu’on va vérifier. Ndoye ne pouvant, ni voulant d’ailleurs abandonner son étal, c’était à moi de le faire. Waaw! C’était vraiment elle! Elle laissait TOUT LE MONDE l’approcher, se photographier avec elle, la tirer un peu du bras, comme pour immortaliser une image de proximité amicale! CE N’ÉTAIT PAS DU BLUFF! J’en suis convaincu. Mon expérience et mon métier me le disent. Elle n’avait aucune réaction de rejet, de recul, … Au contraire! Je me suis même surpris à avoir peur pour elle, au milieu d’une foule qui venait de la reconnaître. La nouvelle de sa présence ayant fini de faire le tour du marché.
