Lors d’une conférence de presse, ce jeudi 26 janvier, Aminata Touré a, de nouveau, manifesté son opposition radicale au troisième mandat. » Je laisserai mon dernier souffle dans ce combat, s’il le faut, a-t-elle martelé.
Car avec lui (Macky Sall), je m’attends à tout, je dis bien à tout. J’y suis préparée parce que je considère que la vie n’a de sens que si elle est vécue dans l’honneur et en accord avec ses propres convictions ».L’ancienne Directrice de campagne de Macky Sall, lors de la présidentielle de 2012, considère que « cette quête d’un troisième mandat est une ligne de fracture, avec d’un côté, ceux qui veulent préserver leurs intérêts personnels, quitte à brûler le pays, et de l’autre, ceux qui sont déterminés à défendre notre Démocratie, notre attachement aux valeurs de justice sociale, de paix, d’équité et de respect de l’autre ».
Mimi Touré fustige le flou maintenu par le chef de l’État sur cette question qui pollue le débat. » Ce qu’on attend du Président Macky Sall, à 11 mois de son départ, c’est de pouvoir rassembler toutes les franges de la société, d’annoncer son départ et d’appeler à une concertation de tous les acteurs politiques, sans exclusion, pour un renforcement de notre démocratie et nos institutions en vue de son départ dans la paix et la stabilité du pays ».
Néanmoins, elle ne semble pas croire à un tel scénario. Elle prête au chef de l’État des intentions jusqu’au-boutistes. « Le Président Macky Sall compte nous imposer la force et rien que la force, avertit-elle. Il compte imposer la force contre tous ceux qui se mettront en travers de son chemin vers le troisième mandat, juridiquement et moralement inacceptable. Dans sa coalition, tous ceux qui s’opposent au troisième mandat seront exclus et traqués impitoyablement. Contre ses adversaires politiques, il utilisera tous les moyens possibles pour les anéantir. Et pourtant ,si le Président Abdoulaye Wade lui avait appliqué la même violence, il ne serait pas aujourd’hui Président de la République du Sénégal. »
En définitive, Aminata Touré lance un appel aux forces de l’ordre et aux magistrats pour un sursaut. « Ils sont exclusivement au service du peuple sénégalais et pas au service des objectifs crypto- personnels du Président Macky Sall. Et il en est de même pour tous les corps de l’Etat, notamment la Justice », souligne-t-elle. L’ancienne première ministre annonce, enfin, la mise en place d’une « plateforme nationale de Défense de la Démocratie en vue de préserver nos acquis démocratiques ».