Les routes sénégalaises sont devenues des chemins menant à la mort. Selon l’Agence nationale de sécurité routière (Anaser), les accidents de circulation font 745 morts par an, soit 02 décès par jour. C’est-à-dire chaque jour, 02 sénégalais décèdent des suites d’un accident, pour la plupart, par négligence, indiscipline des chauffeurs, manque de contrôle. Chaque jour, on nous annonce des cas d’accidents à la télé, à la radio, sur les réseaux sociaux sous le regard « impuissant » de l’État. L’accident survenu sur la route de Kaffrine pose sur la table, toute la sécurité routière au Sénégal…
Un énième accident a causé la mort de 39 personnes, selon le bilan du ministère de la santé, à Sikilo, (six kilomètres de Kaffrine). Un accident qui relève de la responsabilité directe des acteurs du transport sénégalais. Il y a un grand laisser-aller dans ce secteur. Un puissant lobby a pris le contrôle du transport. Regroupés autour des syndicats de transporteurs, ils font régner leur propre loi.
Gora Khouma est à la tête de ce lobby. Le syndicaliste s’est toujours érigé en bouclier pour prendre la défense des conducteurs. Son combat contre les tracasseries routières a fait de l’axe Kaffrine-Bamako, un no man’s land. Il n’y a aucun contrôle rigoureux sur cet axe. La Police ou la Gendarmerie est presque inexistante dans cette zone. Une situation qui relève de la responsabilité première de Gora Khouma. Lui et ses camarades ont tout fait pour contraindre l’Etat du Sénégal à limiter le contrôle sur cet axe où s’est produit l’accident causant 39 morts.
Un accident qui doit servir d’excuses à l’Etat du Sénégal. Macky Sall et son gouvernement doivent neutraliser la bande à Gora Khouma pour pouvoir régler la lancinante question de la sécurité routière. Un combat qui ne peut être mené par Mansour Faye. Le ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement a étalé toute son impuissance devant les syndicats de transports. Lui-même est une catastrophe au sein du gouvernement.
Mansour Faye a été lamentable dans tous les départements ministériels où il est passé. Le beau-frère du président est aussi au cœur du rapport de la Cour des comptes sur la gestion des 1000 milliards du Covid. Depuis qu’il occupe le département des transports terrestres, le Sénégal ne cesse d’enregistrer des accidents meurtriers. Et à chaque fois le même Mansour Faye étale toute son incompétence avec la prise de mesures qui ne sont jamais effectives. Et si le ministre n’annonce pas des mesures, il se perd dans des déclarations gravissimes.
Envoyé en éclaireur par le Président Macky Sall, le maire de Saint-Louis s’est encore illustré de la pire des manières. Au moment où le Sénégal pleure ces 39 fils, ce ministre catastrophe n’a rien trouvé à faire que d’avouer devant les caméras que toutes les visites techniques effectuées hors Dakar sont douteuses voire fausses car ne respectant aucune norme technique pouvant vérifier les capacités techniques des voitures. Une visite technique «Taaf Yeungeul», c’est comme ça que l’appelle ce boulet de la famille présidentielle.
Une déclaration gravissime qui met l’Etat du Sénégal au banc des accusés. Ces paroles de Mansour Faye veulent dire en langage plus clair que l’Etat a une part de responsabilité dans chaque accident routier qui se produit dans ce pays. Les certificats des visites techniques délivrés dans les région engagent la responsabilité de l’Etat. Quand Mansour Faye parle de «Taaf Yeungeul», il avoue que les services de l’Etat délivrent de faux documents à des conducteurs. Cette énième dérive de Mansour peut avoir des conséquences pour le gouvernement. D’ailleurs la bourde fait grand bruit sur les réseaux sociaux.
Mansour Faye est une grosse menace au sein du gouvernement. Abdoulaye Diouf Sarr a été viré pour moins que ça. Le Président doit arrêter son beau-frère. Cet homme est un cancer au cœur de la République. Macky Sall doit prendre des mesures fortes pour endiguer le phénomène des accidents. Mais il ne doit pas confier la tâche de les appliquer au maire de Saint-Louis. Mansour a suffisamment démontré ses limites en matière de gestion.