ENJEU ET JEU DU MONDE
Par MAMADOU NDIONE
MAIRE DE DIASS
«La passion de l’extrémisme, en art comme en politique, est désir déguisé de mort» : Milan Kundera dans « L’insoutenable légèreté de l’être»
Face à la complexité du Monde, l’enjeu, comme dirait l’autre, est d’aller à la source sans nécessairement traverser le désert si tant est que ce soit possible.
L’humanité a toujours connu, surfant sur le choc des impatiences, des discours empreints de populisme qui, hélas, ont enfanté de heurts tragiques et fratricides.
Les deux grandes guerres étaient nées de cocktails faits de négation de l’autre que des populistes fous avaient attisée et récupérée à coups de communication mielleuse et de bonnes intentions sur les chemins de l’enfer.
Le ressort du populisme est dans l’exacerbation des impatiences et la négation de l’autre souvent perçu comme bouc émissaire des frustrations dans un Monde où l’autarcie est rendue impossible par la globalisation via Windows et le reste.
Le populisme, en marchand d’illusions, est vendeur en bandoulière d’autarcie heureuse farcie de chimères !
Les populistes savent qu’il n’est plus possible pour une nation de vivre seule et pourtant, ils surfent gaiement encore et partout au Monde sur leurs nuages faits d’utopie et de nombrilisme proches du nez scotché sur le guidon et fonçant tout droit vers l’impasse.
Face aux tentations populistes, il faut comprendre le Monde et opposer au jeu l’enjeu qui consiste à construire et dynamiser sans forcément dynamiter.
Dynamiser sans dynamiter. Voilà la quête intelligente !
La déstructuration n’est pas forcément mère d’avenir radieux. La dynamite passe par les ruines avant de vouloir bâtir alors que le réaliste bâtit, corrige en amélioration continue et préserve le bâtiment.
Le populisme est dans l’incantation rétrograde alors que le pragmatisme est dans l’action progressiste.
L’enjeu est là : bâtir face aux assauts du jeu des extrêmes qui ont pour mission la recherche effrénée de la petite faille à agrandir pour faire de l’œuf un bœuf.
Cet enjeu de l’amélioration continue est plus puissant que le jeu hasardeux ; et il vaut (cet enjeu) plus que la chandelle (ce jeu).
Le populisme a le sort de la chandelle alors que le pragmatisme a celui de la flamme éternelle qui reste et restera sur la rampe du progrès.
Le populiste passe à côté de l’enjeu de la complexité du Monde obnubilé qu’il est par le jeu qui fait qu’il ne voit pas au-delà de son bout de nez.
L’enjeu du Monde est dans la contenance paisible du jeu des populistes dresseurs de barrières dans et entre les pays et qui doivent (ces populistes) rester dans les limites éphémères du feu de paille.
MAMADOU NDIONE
MAIRE DE DIASS
Auteur de «Esquisses de certitudes»