2022…le chant d’un cygne alertant sur l’avenir de la République sénégalaise

l’avenir de la République sénégalaise
l’avenir de la République sénégalaise

L’année 2022 : le chant d’un cygne alertant sur l’avenir de la République sénégalaise…Par Dr. Moustapha Fall

L’année 2022 qui s’achève n’est pas une année comme les autres. Elle se singularise par son lot de problèmes sociaux, de violences verbales, de scandales politiques qui enfoncent le Sénégal dans un marasme économique et une dépression sociale généralisée sans précédent. En somme, certains des citoyens sénégalais sont plus que jamais au bas de de l’échelle de la hiérarchie de besoins de Maslow et se trouvent subséquemment être pris entre le marteau de la cherté des denrées alimentaires et l’enclume d’une classe politique incapable de résoudre leurs problèmes quotidiens. Pour survivre, peu importe les moyens, certains sénégalais deviennent de plus en plus aigris et se muent en arnaqueurs, en agresseurs, en bandits de grand chemin, bref en insulteurs publics aux trousses de qui la police nationale semblerait bien être désarmée. Face à une République en danger, mise à terre par toute une classe politique qui place leur intérêt personnel au-dessus de l’intérêt du pays, nous reprenons encore la plume pour alerter l’opinion nationale sur les menaces qui pèsent sur notre République au crépuscule de cette année 2022.

Que faut-il retenir de l’année 2022 ?

Sur ce tableau sombre de l’année finissant avec son lot de violences langagiers, de reculs démocratiques avec des emprisonnements tous azimuts, l’éclaircie d’une victoire footballistique qui place le Sénégal sur le toit du football africain, n’est pas à minimiser. La victoire de l’équipe nationale sénégalaise a bien neutralisé certaines frustrations et calmé les tensions sociales pour un temps. Il fut un beau moment de victoire en football, une belle opportunité où l’État devait normalement se profiter pour racoler les morceaux épars de sa République. Or ce moment d’union des cœurs et esprits autour de l’équipe nationale n’a malheureusement duré que le temps d’une rose avant de se faner sur l’autel d’un dossier juridique de viol présumé qui surgit comme un serpent de mer mordant sur les activités quotidiennes de tout un peuple tenu en otage par les caprices d’une jeune femme en rupture de banc. N’est-il pas encore temps de se réconcilier avec l’idée que ce dossier de viol présumé est devenu la petite brindille qui pourrait enflammer le pays comme ses étincelles avaient déjà causé la mort de plusieurs sénégalais ? Nous ne le souhaitons pas pour notre chère République, mais le thermomètre social actuel est au paroxysme de toutes les tensions qui viennent encore se greffer à la fuite des audios compromettantes où des autorités religieuses et étatiques ont été citées par Adji Sarr lors de ses confessions avec son marabout, MC-Niass.

Quelle République pour quel avenir ?

À bien les analyser de près, les tensions sociales qui couvent partout dans nos foyers portent les empreintes et les relents d’une République en lambeaux à bien des égards. Deux causes sont principalement à l’origine de cet état de fait. En premier lieu, l’espace médiatique est un des piliers fondamentaux dans toute République. Il est l’espace par le truchement duquel toutes les branches d’un État communiquent avec son peuple. Cet espace ne doit jamais être anarchique ; toute forme d’information qui s’y passe doit être traitée avec rigueur et ensuite soumise au tamis de la critique et à la rigueur du droit et de la loi. Or le manque de contrôle de cet espace médiatique au Sénégal cède le pas de plus en plus à un autre espace médiatique incontrôlé où « l’ethnicisation » des problèmes sociaux, la multiplication des discours de haine d’individus non-formés dans le métier du journalisme sont récurrents. De ce fait, si le citoyen sénégalais continue de tirer sa source d’information à travers des Lives enrôlés dans les discours de haine, dans les calomnies à caractère ethnique et religieux, il n’en est pas pour longtemps pour que la République sénégalaise s’affaisse sous le poids de la désunion et de la chasse aux sorcières. Qu’il soit noté de passage que tous les pays qui ont sombré dans la guerre civile ont été bel et bien des pays où ses citoyens ne sont plus en phase avec la même narrative qui fonde leurs Républiques.

Ainsi, la nécessité d’une réforme radicale de l’espace médiatique s’impose comme une impérative en 2023 pour ne pas sombrer le pays dans une escalade de violence dont on saurait mesurer les pertes humaines. À quelques jours dans la nouvelle année 2023, nous souhaitons simplement que chacun-e de nos confrères sénégalais se résout en colombe de paix dans sa maison, dans son quartier, dans son village, dans sa ville pour barrer la route aux ennemis de la République qui tirent sur les ficelles de l’union et de la concorde nationale.

Bonne année 2023 à tous et à toutes !

Vive la République !

Dr. Moustapha Fall

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici