Longtemps considéré comme le maître du jeu diplomatique, le Sénégal cédait souvent aux caprices de Yaya Jammeh. Mais cette fois ci, le pays de la téranga a décidé de prendre sa revanche au point de mettre la Gambie dans une mauvaise posture. Et les causes de l’annulation des négociations qui étaient prévues hier en disent long.
Ivre de son pouvoir, le président Gambien ne cessait de faire subir au Sénégal ses humeurs. Des mesures portant sur l’augmentation récurrente des tarifs de passage au bac situé à la frontière, des mesures de contrôle drastiques qui obligent les passagers à passer des jours voire des semaines en route se multiplient. Las de cette situation, le syndicat des transporteurs a décidé de prendre les devants pour bloquer le passage de gros porteurs Gambien au pont de farafégner. Cette mesure des transporteurs finit par atteindre le but escompté. La Gambie est désormais secouée par les problèmes économiques. L’électricité subit de multiples délestages liés au manque de carburant, les denrées de premières nécessités connaissent une pente ascendante, la santé subi le manque de médicaments. Bref, Jammeh suffoque et souhaite des négociations. Mais c’était sans compter de la détermination du Sénégal à prendre sa revanche. Conscient de la mauvaise posture de la Gambie, le Sénégal profite en effet de l’occasion pour demander aux autorités du pays de retirer la plainte qu’ils ont déposée contre le Sénégal à la CEDEAO. Sans doute frappé par son orgueil, Jammeh trouve des subterfuges pour ne pas céder à la volonté du Sénégal. Ainsi, la réunion mixte de 48 heures qui devait se tenir pour tenter de rapprocher les deux positions, n’a finalement pas pu se tenir. Et pour cause, nous informe Le quotidien, la délégation gambienne a joint les autorités sénégalaises pour annuler sa participation à la rencontre, au motif que le président Jammeh a convoqué une session parlementaire d’urgence.