La Cour des comptes du Sénégal a publié le lundi 12 décembre 2022, son Rapport portant sur « contrôle de la gestion du Fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la covid-19 (Force covid), Gestions 2020 et 2021». Des remarques ont été faites au ministère du développement industriel et petites et moyennes industries. Les concernés s’expliquent.
Dans le cadre de la lutte contre la covid-19, le ministère du développement industriel et des Petites et moyennes industries (mdiPmi) a bénéficié d’un montant de 2 500 000 000 F Cfa pour l’acquisition de 6 250 000 masques.
L’intégralité de ce montant a été viré dans le compte de dépôt n° 422.048 intitulé « Fonds d’appui à la Promotion de la Petite et moyenne entreprise » ouvert à la trésorerie générale, révèle le rapport de la Cour des comptes sur « Force covid ». Un gestionnaire du compte de dépôt a été nommé par arrêté n°00315/miPmi CAB du 12 janvier 2018 du, ce à quoi n’a pas adhéré la cour des comptes.
Le ministère justifie. A en croire les autorités du ministère du développement industriel : « la nomination du gestionnaire de dépôt a été faite avec l’aval de tous les services du ministère des finances qui ont apposé leur signature. Par conséquent, la procédure n’a pas été biaisée ». La revue du relevé du compte de dépôt ainsi que celui du compte bancaire montre que les fournisseurs n’ont pas été payés ni par chèque trésor ni par chèque bancaire.
Interpellée sur les preuves du paiement des fournisseurs de masques, madame Aminata Loum Ndiaye, Dage du ministère du développement industriel et des Petites et moyennes industries a fourni des décharges de remises de fonds. Elle affirme ainsi que « devant la forte demande en masques, les fournisseurs locaux exigeaient de recevoir une avance de démarrage et d’être totalement payés dès la livraison des masques ».
Les responsables du ministère du développement industriel indiquent qu’il fallait soutenir les artisans locaux en pleine covid-19 et que tout était urgent. En outre, ils font savoir que tous les masques commandés ont été livrés et que tous les fournisseurs ont été payés. Les sociétés Sokamousse, Sosenap, Comaset C&H, Carments ont totalement livré leurs commandes et ont été entièrement payées.
Les contrôleurs de la Cour des comptes ont mis en relief les retraits bancaires répétitifs et les paiements faits sans chèque. Sur ce point, le ministère du développement industriel se justifie. Ainsi dira-t-il : « il fallait parer au plus pressé. C’est ainsi que nous avions opté pour faire face aux nombreuses urgences. Il fallait décaisser rapidement et fréquemment. Il n’y a eu aucun détournement et tout a été fait dans le respect du code des marchés ».
Au moment où les morts au quotidien étaient élevés, tous les esprits à l’unanimité, étaient d’accord qu’il fallait protéger les populations.
C’était faire preuve d’humanisme. Tous ces masques ont été distribués aux ayants-droits notamment les ministères de l’éducation nationale, de l’ enseignement supérieur, de l’in- térieur ainsi qu’aux populations.