Le Ministre du budget A. M. Ba a eu le temps d’exposer ses connaissances sur l’analyse de la dette. Il conteste le chiffre de 73% du stock de la dette sur le PIB, au détriment de sa réputation.
Il estime qu’il faut soustraire la dette des organismes publics liés à l’administration centrale parce qu’ils ne contribuent pas aux revenus de l’Etat. Erreur ou faute. Ces organismes contribuent au PIB, leurs dettes qui engagent l’Etat doivent être prises en compte.
Le Sénégal dépasse les 70%, le seuil UEMOA, de la dette par rapport au PIB. Sans compter les arriérés intérieurs, ces dépenses des entreprises pour le compte de l’Etat, qu’on refuse d’engager au niveau de la direction générale du budget, les hôpitaux, les universités privées, les sociétés de transport, le BTP et les hydrocarbures. Ces arriérés intérieurs sont estimés à 1300 milliards. C’est une priorité de les régler pour distribuer des revenus au sein de la population afin de faire face à la cherté de la vie.
BBY dit recevoir 3640 milliards en recettes en 2023 et demande aux députés d’autoriser le Président Macky Sall à emprunter pour 2345 milliards sur les marchés financiers et à accepter 278 milliards en dons auprès des PTF, soit 72% des recettes de l’Etat.
Voilà qui inquiète le peuple, on emprunte pour plus de 70% des recettes de l’Etat pour des dépenses qui n’ont aucun impact sur l’emploi et les inégalités sociales. En plus, nous n’avons aucun contrôle sur les dépenses programmées. Nous en voulons pour preuve, le building administratif, l’université A. M. Mbow, le stade municipal de Sédhiou, etc.
Combien de marchés programmés dans le budget sont mal exécutés, surfacturés et mal orientés ? L’IGE a relevé que des crédits de fonctionnement étaient utilisés pour payer des salaires. Le budget n’est pas sincère. C’est évident. Il nourrit la corruption et favorise des flux financiers illicites de 200 milliards par an. Voilà le système qui maintient 1 400 000 ménages dans des trappes de pauvreté et 200 000 familles dans la classe moyenne.
La politique de Macky Sall, c’est pour les 2%, la classe moyenne, et les entreprises étrangères. Il faut réformer ce système et c’est le moment.
Mamadou Lamine Diallo