L’arrestation du journaliste d’investigation Pape Alé Niang, poursuivi pour diffusion d’information de nature militaire sans autorisation de la hiérarchie, suscite de multiples réactions.
Interpellé sur cette question par nos confrères d’iRadio, le chroniqueur judiciaire Daouda Mine indique que la liberté d’informer se heurte sur le secret défense. ‘’Cet article-là dispose que le journaliste, technicien des médias sans entrave sur tous les faits et intérêts publics d’investigation, ont droit au libre accès à toutes les sources d’information et d’enquête, sans entrave sur tous les faits d’intérêt public, sous réserve du secret défense, du secret de l’enquête, de l’instruction et de la réglementation applicable à l’accès à certaines structures’’.
D’après lui, le journaliste doit se conformer aux règles, surtout quand l’information est classée top secret. ‘’Ce qui veut dire quoi ? C’est que, à chaque fois que nous sommes face à une information, nous devons veiller à ce que cette information-là réponde aux critères et respecte la législation sénégalaise. Donc, nous sommes au Sénégal, dans un pays qui est régi par un certain nombre de textes et nous journalistes, nous n’avons pas le droit d’entraver ces règles-là’’.
Pour le cas de Pape Alé Niang, le chroniqueur judiciaire estime que la loi ne vise pas seulement le journaliste. Il informe que la personne qui donnerait les documents au journaliste Pape Alé Niang, est plus sanctionnée par la loi. ‘’Cet article 363 là ne vise pas principalement les journalistes ; il vise principalement les personnes qui sont dans le cadre d’une enquête, qui détiennent des secrets professionnels et qui font en sorte que ces secrets professionnels-là se retrouvent sur la place publique’’.
‘’Aujourd’hui, quoi qu’on puisse reprocher à Pape Alé Niang, il n’a pas dressé un procès-verbal, il n’a pas fait une enquête interne de la gendarmerie et, par conséquent, il n’était pas censé détenir cette information-là. La personne qui lui a donné cette information-là, c’est cette personne-là qui est passible de l’article 363. Lui, à la limite, on pourrait lui reprocher d’avoir été le complice de cette personne-là’’, précise-t-il.