Abdoulaye Baldé et Khalifa Sall sont deux révolutionnaires de leurs cités respectives, Ziguinchor et Dakar, qui aspirent à la magistrature suprême. Arrivés en même temps lors des élections municipales de 2009, les maires de Ziguinchor et de Dakar ont fait de leurs communes, des porte-étendards de leur candidatures à la présidentielle de 2019. Mais il n’est pas souvent aisé de prétendre à diriger un pays quand on prend l’électorat de sa commune pour un échantillon des suffrages exprimés à l’échelle nationale.
Khalifa Sall
Le maire de Dakar, très populaire à Dakar, rêve de diriger le Sénégal. Ses ambitions ont fait de lui, l’ennemi numéro un du Parti socialiste dont il est membre. Il reste à ce jour, le seul socialiste qui convoite le fauteuil présidentiel. Son parti, le PS, membre de la coalition Benno Bokk Yaakar qui porte la candidature de Macky, actuel président du Sénégal, lui a déclaré une guerre sans merci. Ousmane Tanor Dieng, l’actuel premier secrétaire du PS, un leader sans ambition qui reste toutefois majoritaire dans les instances de base dudit parti, constitue le dernier rempart contre la prise de la machine électorale du PS par Khalifa Sall et son mouvement « And Dolel Khalifa » créé uniquement pour porter la candidature du maire de Dakar à l*’élection présidentielle. Et Tanor ne laisse aucune chance au maire de Dakar de se saisir du PS pour satisfaire ses ambitions présidentielles. La preuve, le référendum du 20 mars dernier a été déterminent dans la lutte pour la maîtrise du plus vieux parti du Sénégal.
Abdoulaye Baldé
Il a détrôné un dinosaure du Parti socialiste à la tête de la mairie de Ziguinchor. Robert Sagna, ancien socialiste, a dirigé la mairie de Ziguinchor pendant 265 ans avant de se voir détrôné par le jeune Abdoulaye Baldé qui était le tout puissant secrétaire général de la présidence sous Abdoulaye Wade. Mais depuis le départ de ce dernier, Abdoulaye Baldé, affaibli par une traque des biens mal acquis dont il est l’objet à l’instar de plusieurs responsables de l’ancien régime libéral, a créé son parti politique, l’Union centriste du Sénégal (UCS) pour porter sa candidature à l’échelle nationale. Bien implanté à Ziguinchor et dans la partie sud du Sénégal (Bignona, Kolda, Sédhiou, Vélingara) ainsi que dans l’ouest du pays (Dakar et Mbour), l’UCS a du mal à décoller du fait du tampon ethnique qui lui colle à la peau. Tous les responsables immédiats de l’UCS sont des sudistes. Une empreinte régionaliste qui fait flipper les Sénégalais. Et Abdoulaye Baldé semble souffrir de cet élan régionaliste qui ne lui donne aucune chance pour la présidentielle.
Mobel Sirah Ba pour xibaaru.com