Les vagues d’indignations suscitées par les récentes caricatures sacrilèges contre le saint homme de Touba à peine estompées, voilà que les suppôts de l’islamophobie reprennent du service, toujours en terre sénégalaise, en frappant très fort cette fois-ci sur une icône suprême, de surcroît raison de vivre de toute la Oumma : le Messager d’Allah, Seydouna Mouhamed (psl) !
Après l’ouvrage, blasphématoire « Les Versets sataniques », du romancier indo-britannique, Salman Rushdie, ayant valu à son auteur une mémorable « fatwa » du Guide de la Révolution iranienne Ayatollah Khomeiny, avec pour conséquence de l’avoir quasiment confiné, depuis 1988, à une vie de reclus; au film « Innocence of Muslims », en 2012, du cinéaste amateur israélo-américain, Sam Bacile, parodiant à satiété le Messager d’Allah et qualifiant l’Islam de «cancer social»; en passant par les caricatures outrageantes du Prophète (psl), à l’actif du Danois Kurt Westergaard, en 2005; voilà que les agresseurs de l’Islam reprennent allégrement du service, en «cooptant» encore une fois notre propre pays, le Sénégal, dans leurs plateformes lance-missiles !
Professeur émérite de littérature et de civilisation française, l’auteur, Hela Ouardi, citoyenne tunisienne, chercheur associé au Laboratoire d’études sur les monothéismes au Centre national de recherche scientifique (Cnrs), de France, en sa qualité de scrutatrice attitrée des religions révélées, semblait pourtant bien indiquée pour apporter de nécessaires répliques, aux multiples agressions dont l’Islam est depuis quelques temps la cible, à la faveur de condamnables exactions perpétrées par des usurpateurs fanatisés, dont les razzias barbares auront quasiment réussi à vêtir notre sublime religion d’un manteau sanguinolent, qui est loin d’être le sien.
Mais que nenni ! Hela Ouardi, dans son ouvrage «Les derniers jours de Muhammad» – paru ce mois-ci aux éditions Albin Michel, Paris -, prétendument dédié à la «reconstitution» des derniers instants de vie du Prophète Mouhamed (psl), se met littéralement, au propre comme au figuré, au service de cartels anonymes, réputés nourrir le funeste projet de voir définitivement vouer aux gémonies la dernière religion révélée, l’Islam. Avec la désinvolture et l’habileté d’un narrateur de légendes pour fêtes foraines, elle se livre à une «réécriture» de l’histoire islamique, sous les prismes déformants des stéréotypes paternalistes, assidument rabâchés dans les couloirs des facultés occidentales, avec un art si consommé que Salman Rushdie, l’écrivain-pyromane des «Versets Sataniques», ferait piètre figure !
Prétendant mener une «enquête» sur les derniers instants de vie du Messager d’Allah, Hela Ouardi, dès le prologue de son ouvrage, y décrit présomptueusement «les affres de l’agonie du Prophète», qui «n’avait même plus la force de gémir» ! Péremptoire, et l’irrévérence en bandoulière, elle affirme que le corps sans vie du Prophète, était resté trois jours sans être enterré. Et commençait à se décomposer. Au point que l’on sentait, dans l’air enfermé de sa chambre, «un souffle de charogne qui emplissait toute la maison». «Et, comble de l’ironie», se délecte-t-elle : «l’homme était un amateur passionné des parfums raffinés» ! «Sous le manteau qui le couvre et dans l’indifférence générale, Muhammad tombait en pourriture». Pour dire le moins.
Volontiers moralisatrice, elle en déduit doctement que cette «image funeste», ce «spectacle obscène et affreux de la putréfaction du cadavre abandonné du Prophète, par ses amis les plus proches, est aux antipodes de l’adoration exacerbée dont le Prophète fait l’objet de nos jours». Simplement, parce que le Saint homme, au seuil de sa mort, était, nous enseigne-elle, «au centre d’un tourbillon de convoitise», relativement à sa succession. Du fait des candidats potentiels, que sont ses compagnons Aboubakr et Oumar, «qui s’agitaient fébrilement autour du lit du Prophète Moribond». Que l’auteur ne se généra pas, comble de sacrilège, de traiter, plus loin, de «bâ…. » ! (Qu’Allah nous pardonne).
«Les derniers jours de Muhammad», ayant comme sous-titre, «Enquête sur la mort mystérieuse du Prophète», 368 pages d’histogénèse teintée d’un parti-pris malsain, où transparait en filigrane une volonté inavouée de falsifications de l’histoire de l’Islam, serait-il qu’une œuvre confusionniste supplémentaire, une énième manœuvre de discrédit contre l’icône de la religion musulmane ? Mais à quelles fins ?
Les bras armés de l’islamophobie transfrontalière, ne semblent plus se recruter uniquement chez les pourfendeurs professionnels, des partis d’Extrême-droite occidentale. Mais bien chez les musulmans «bon teint». En effet, quoi de plus pertinent que de mettre en selle… un cheval de Troie, de surcroit paré de glorieux titres académico-scientifiques décernés par de doctes institutions occidentales, à l’image du prestigieux Cnrs français ! Le contempteur se voit ainsi conféré tout le crédit qui sied lorsqu’il viendra, tel un kamikaze en mission, faire fracasser ses écrits sacrilèges sur des icônes de la Religion ! Et ces officines obscures, déterminées à faire se dresser une partie de la Oumma contre une autre, paraissent, dans leur impératif de destruction, choisir systématiquement le summum des périodes d’incertitude et d’angoisse de la conscience collective – comme la présente hantise sécuritaire, sur fond de menaces «jihadistes» endémiques – pour faire ostensiblement dans la provocation, titiller certaines fibres sensibles, voire susciter des réactions épidermiques ravageuses. Elargissant ainsi le grand boulevard des amalgames, de la stigmatisation et de la diabolisation.
La publication des «Versets sataniques», en septembre 1988, avait déclenché de vives réactions d’indignation à travers le monde. Des autodafés publics étaient spontanément organisés par des foules en furie devant des consulats britanniques. Pendant que de terrifiantes chasses-à-l’homme étaient lancées contre les traducteurs de cet ouvrage profanateur. Les dommages furent incommensurables. Par la faute d’un seul individu, qui portera à jamais sur sa conscience la lourde responsabilité des torts qu’il aura causé à toute la communauté humaine, en s’attaquant délibérément aux convictions d’autrui. Au nom de la liberté d’expression !
L’Organisation islamique Jamra et l’Observatoire de Veille et de Défense des Valeurs Culturelles et Religieuses, Mbañ Gacce, pour des raisons évidentes de sécurité (du vendeur), ont volontairement occulté, dans la présente déclaration, le nom et l’adresse de la librairie dakaroise où l’ouvrage sacrilège est présentement en vente (voir copie de la couverture ci-jointe). Mais adresseront, dès ce mardi, une correspondance au chef de l’Etat, avec ampliation aux autorités religieuses (en y citant nommément ladite librairie) afin que ce dangereux ouvrage soit rapidement retiré des rayons, en raison des risques potentiels de troubles à l’ordre public. Car, les croyants ne sont pas tous censés avoir la même capacité de sang-froid, face au sacrilège. Surtout si cette provocation – toujours à l’actif de ceux qui semblent faire du blasphème un fonds de commerce – produit un douloureux impact dans ce qu’ils ont de plus cher : leur Foi !
Post-scriptum: Jamra & Mbañ Gacce expriment toute leur gratitude à l’ancien Premier ministre M. Abdoul Mbaye, pour la vigilance dont il a su faire preuve, en ayant détecté très tôt, dans ce pamphlet outrageant, des germes de nuisance à la paix et à stabilité sociale de notre cher pays. Mais surtout pour nous avoir fait l’honneur de nous appeler pour partager, de vive voix, ses légitimes préoccupations.
Dakar, le 26 Mars 2016
Les Bureaux exécutifs de
Jamra et de Mbañ Gacce
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