Baye Modou Fall alias Boy Djiné a finalement été appelé, hier mardi, à la barre de la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar. Poursuivi pour association de malfaiteurs, vol en réunion avec escalade et usage de moyens de locomotion, il est en détention depuis 15 ans. Le représentant du ministère public a requis contre lui une peine de réclusion criminelle de 20 ans.
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Pour ces faits qu’il avait commis durant la période de 2007-2008, il a été acquitté purement et simplement. En effet, les poursuites ont été abandonnées parce que tout simplement les droits de la défense ont été violés. Ce qui fait que la procédure a été déclarée nulle. Hélas pour lui, il ne sortira pas de prison suite à cette annulation des poursuites.
La raison
Le parquet a interjeté appel et il est resté maintenu en prison jusqu’à ce jour. Ce qui fait que c’est pour ces mêmes faits qu’il a comparu, hier, à la barre de la chambre criminelle de Dakar. L’affaire a été jugée en l’absence des parties poursuivantes qui n’ont pas jusque-là déferré à la convocation du juge. Interrogé sur les faits, Boy Djiné a reconnu certains vols qu’il a commis dans quelques endroits avant de se confondre en excuse.
«Je suis l’auteur des vols qui me sont imputés à l’hôtel Lagon et à Mbour. Je regrette et je présente mes excuses. Il y a un acharnement sur moi puisque je suis en prison depuis 2008», a-t-il confié au juge, renseigne Actusen. Après ses observations, le substitut du procureur a requis 20 ans de réclusion criminelle contre Baye Modou Fall qui a déjà purgé 15 ans. L’un des avocats de la défense, en l’occurrence Me Maïmouna Dieye, a souligné que dans ce dossier, à part les témoignages, aucune partie civile ne s’est présentée.
« On pouvait le récupérer à 18 ans«
La robe noire a demandé à la chambre de lui appliquer les circonstances les plus atténuantes. «Il faut lui tendre la perche. C’est une personnalité qu’on a créé sur pièces. C’était un petit délinquant qu’on pouvait redresser. On pouvait le récupérer à 18 ans», a-t-elle déclaré. Me Doudou Ndoye de renchérir : « C’est un dossier qu’on a aggravé pour destituer ce petit garçon. Il a été à la chambre criminelle des mineurs en 2009. C’était un jugement à l’occasion d’une de ses évasions. Il n’a pas tué, ni poignardé personne. Ce qui a été fait, est impardonnable. Le juge d’instruction a violé les textes. Aucun prélèvement n’a été pris pour confirmer les accusations».
À l’issue des débats, le juge a mis l’affaire en délibéré. Le jugement sera rendu le 15 novembre prochain.