C’est un constat qui saute aux yeux, les délestages sont redevenus de vrais cauchemars pour les Sénégalais depuis quelques temps. Partout, dans la capitale comme dans les régions, l’électricité n’est plus fournie correctement aux usagers qui ont fini par s’habituer à une situation qui, sous d’autres tropiques, aurait pu conduire à des émeutes comme sous Wade en 2010. C’est donc clair que, même si certains soutiennent la thèse du sabotage et nient tout manquement de la part de la Senelec, cette coupure de trois minutes est symptomatique de la situation générale. Elle vient juste rappeler à nos dirigeants, qui sont dans leur tour d’ivoire et qui ignorent totalement la réalité de l’écrasante majorité de la population, que les Sénégalais « lambda » souffrent de ce que leur impose la boîte distributrice du courant.
Une petite coupure, et le monde s’effondre ! Même si cela s’est signalé lors d’une rencontre avec les plus grandes autorités de la BM et de l’Afrique, cet incident ne fait que donner un indice clair de notre situation actuelle devenue exécrable. L’absence de fourniture correcte d’électricité plonge les ménages dans des quotidiens…électriques tant et si bien qu’il est devenu plus difficile pour ces derniers de tirer leur épingle du jeu. La disparition momentanée du courant lors de cette réunion, dans ce milieu de luxe, prouve à suffisance, quelques soient les arguments avancés ça et là, que l’électricité est redevenue un luxe, même dans la capitale.
Sans pouvoir vérifier le rapport direct entre les coupures et la crise actuelle dans le secteur des hydrocarbures, due à la guerre en Ukraine, on peut juste constater que l’approvisionnement en électricité n’est plus assuré dans les meilleures dispositions. Dès lors, il est tout à fait frustrant pour qui vit ces coupures au quotidien, de voir combien ce cas de coupure au King Fahd a suscité les commentaires. Pourtant ceux qui étaient dans la salle ne sont nullement plus sénégalais et plus méritants que ceux qui souffrent de l’incapacité de la Senelec de satisfaire les usagers. Quoique, cela a le mérite de montrer que malgré toutes les déclarations d’intention, on est encore loin d’un Sénégal de Tous, et d’un Sénégal pour Tous.