Vendredi, face au Bénin (3-1), le Sénégal a joué son deuxième match dans sa nouvelle enceinte de Diamniadio, le Stade Abdoulaye Wade. Pourtant, alors qu’aucun autre match n’y a été joué depuis la rencontre face à l’Egypte, l’état de la pelouse a été très déprécié. Sur les réseaux sociaux, les Sénégalais ont même montré leur colère sur cette dégradation de la pelouse.
Avant même le coup d’envoi du troisième match des Lions dans cette enceinte, face au Rwanda, ce mardi, à 19h, il semble légitime de se demander où est passé le budget prévu pour l’entretien du stade Abdoulaye Wade. Car, juste après son inauguration en grande pompe, en février dernier, les autorités avaient annoncé une rondelette somme d’environ 800 millions F Cfa pour l’entretien de ce bijou. L’actuel Directeur général de la Société de gestion des infrastructures publiques dans les pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose (Sogip), Gallo Ba, avait fait croire que l’État du Sénégal n’allait pas du tout alors lésiner sur les moyens pour un bon entretien du nouveau stade, qui a coûté 153 milliards FCFA et qui répond aux normes internationales.
« La gestion des infrastructures publiques a été pendant longtemps un problème. Nos devis prévisionnels par rapport à l’entretien du Stade du Sénégal tournent autour de 800 millions FCFA », avait-t-il notamment indiqué face à la presse.
« Le stade du Sénégal c’est : 50 000 places, 1913 place VIP, 43 loges, 855 mètres carré de musée, pelouse hybride, une centrale solaire de 2 MW, 923 place de parking extérieurs, 4 vestiaires, une salle de conférence de presse, des studios TV, un VIP lounge, un salon présidentiel et des studios TV. À cela, il faut ajouter le système VAR et la Goal-line technology », avait-il ajouté, non sans rappeler que « la création de la Sogip a permis de rentabiliser et de veiller aux nombreux investissements. Le budget d’entretien du stade est actuellement estimé à 800 millions ».
« On ne peut pas certifier de la qualité de la pelouse »
Le chef de l’Etat, à l’issue d’un Conseil des ministres, avait pourtant fait des recommandations pour une «maintenance adéquate». « Le chef de l’Etat demande, dès lors, au ministre des Finances et du budget, tutelle de la Sogip, au ministre des Sports et au ministre chargé de l’Economie, de lui proposer, dans les meilleurs délais, un modèle performant de gestion de l’infrastructure qui assure sa maintenance adéquate et sa rentabilité durable pour l’Etat», lit-on dans le communiqué. Interpellé sur la question, hier lundi, le ministre des Sports, Matar Ba, tempère. « Je pense que nous avons l’habitude d’entendre des polémiques liées aux stades, mais cette fois-ci, c’est nouveau. Parce que je pense qu’aujourd’hui si la Gambie reçoit au Sénégal et que le Rwanda aussi reçoit ici, c’est parce qu’il y a eu du travail qui a été fait », a-t-il réagi. Et de poursuivre : « Maintenant en ce qui concerne la polémique sur la pelouse, que cela ne surprenne personne. Il faut dire les choses comme telles, ce genre de stade, nous n’avions pas l’habitude d’en avoir, alors où que nous pourrions aller pour trouver une expertise, nous irons le trouver ».
Matar Ba admet ainsi qu’«on ne peut pas certifier de la qualité de la pelouse juste après sa réception. Il faut qu’il y ait des tests, il faut que les matchs s’enchaînent avant que la pelouse ne soit réceptionnée définitivement… ».