Dans l’intimité du Daaka de Médina Gounass : Un lieu saint de dévotion et de recueillement des croyants du monde
Le Daaka de Médina Gounass est un lieu saint de dévotion et de recueillement institué par le vénéré Thierno El hadji Mouhamadou Saidou Bâ, fondateur de Médina Gounass. Cet illustre guide religieux a consacré toute sa vie durant au service de l’Islam pour l’expansion de la Tijania. Ainsi après avoir fondé cette grande cité religieuse devenue le point de ralliement des fidèles venant de la quasi-totalité des pays du monde, il créa le Daaka distant d’une dizaine de kilomètres de la cité religieuse pour offrir aux croyants un lieu saint de recueillement et de dévotion où tous les pèlerins sont exclusivement soumis à la prière, au récital de coran et au Zikr. En effet le raffermissement de la base de l’Islam, l’humilité vis-à-vis des enseignements du prophète Mohamet (PSL) et la crainte révérencielle vis-à-vis du bon DIEU sont autant de recommandations qui caractérisent le Daaka. D’ailleurs seuls les hommes sont autorisés à y accéder et aucun luxe n’y est permis car tous les pèlerins, quels que soient leurs rangs où leurs titres sont contraints de se plier aux normes de discipline, de communion et d’abandon de soi et des choses de l’ici bas. Le saint homme Thierno Mouhamadou Saidou Bâ tenait au Daaka en ce qu’il est un remède très efficace pour ceux qui veulent un cœur humble. Car si le serviteur commence sa prière en pensant que c’est son dernier moment dans ce monde, il aura un recueillement parfait dans la prière et il accomplira convenablement les prosternations et les inclinaisons, car le moment du départ pour l’au-delà est proche et c’est comme si la mort s’approchait de lui, il ne détourne donc pas les yeux, n’occupe pas son cœur avec d’autres choses qu’ALLAH et son esprit n’est pas troublé. Et c’est dans l’esprit de cette communion que le vénéré guide religieux à crée le Daaka.
Les causes de l’incendie du Daaka restent toujours un mystère
L’incendie d’une rare violence qui s’est déclaré au Daaka ce mercredi 12 avril et qui a causé plus de 29 morts et des dégâts matériels inestimables est loin d’être élucidé malgré les enquêtes ouvertes à cet effet. Les ravages des flammes ajoutés à l’effet de surprise ont en effet eu raison de plus de 29 personnes calcinées et d’une centaine de blessés, des multiples tentes qui ont jalonné ce lieu saint, ainsi que des tonnes de marchandises débarquées sur place. Et avec la canicule aidant, il était très difficile aux soldats du feu de venir à bout de cet incendie dont l’origine reste toujours un mystère.
Un fils rejoint son père dans les flammes, un commerçant s’enflamme pour ne pas rembourser
Des témoignages poignants de pèlerins ont fait état d’un fils qui voyant son père prisonnier des flammes a fini par le rejoindre. C’est ainsi qu’il est mort calciné. Un commerçant maure qui aurait débarqué plus de 25 millions de FCFA en marchandises contractées s’est vu dépouillé de son butin par les flammes. Sachant nettement qu’il ne pourrait jamais rembourser autant d’argent, il a alors choisi de rejoindre les flammes pour abréger sa vie. D’autres victimes peinent toujours à être identifiées par les autorités sanitaires. Du coté des blessés par brulure, on compte plus d’une centaine. C’est dire que le Daaka n’a jamais connu une telle violence des flammes dont les ravages dépassent l’entendement.
Le Daaka : Un lieu de recueillement dont la dimension spirituelle est contraire à l’érection d’édifices
L’actuel Khalif de Médina Gounass, Thierno Amadou Tidiane Bâ qui n’a jamais dérogé à la règle de son vénéré guide, Thierno El Hadji Mouhamadou Bâ perpétue son œuvre dans la plus grande humilité. Ainsi après l’incendie, l’on parle de plus en plus de construire des bâtiments au Daaka mais cette disposition est contraire à l’esprit du Daaka car il s’agit pour les pèlerins de s’abandonner à DIEU dans une parfaire humilité sans aucune faveur de l’ordre terrestre.
Amadou Sy pour DakarBuzz
Biographie : Qui est El Hadji Mouhamadou Saidou Ba, fondateur du Daaka de Madina Gounass
Originaire du village de Thikité (département de Podor), dans le nord du Sénégal. Thierno Mohamadou Saidou BAH (RTA) a d’abord fait ses humanités à Nguidjilone (Région de Matam) auprès de Thierno Yéro BAAL ANNE, puis à Thilogne (Région de Matam), auprès de Thierno Hameth Baba TALLA.
Cheikh Mouhammad Saïdou Ba, naquit en 1900 dans le village de Thikité au Sénégal. Il est le fils du très pieux Thierno Saïdou Alpha Hammath, et de la pure et noble Sokhna Hawoly Bah. Son destin allait être lié à celui du prophète Muhammad , et à celui de Sayidinna Ahmed Tidjani (qu’Allâh sanctifie son précieux secret) . En effet, il devint orphelin de mère alors qu’il était âgée de 9 ans, et plus tard de père à l’age de 14 ans.
Sa jeunesse et ses études
Très jeune, Mouhammadou Saïdou Ba, se fit remarquer par son intelligence, sa piété, ses vertus et sa modestie. Il mena une vie périlleuse et pleine d’embûches. Ses efforts, sa crainte d’Allâh, sa modestie, son amour pour le vrai et son aversion pour le faux lui valurent le respect de tous mais aussi la jalousie et l’inimitié de certains.
Muhammad Saidou Bah (debout), en compagnie de Cherif ben Ammar Tidjani (qu’Allâh les agrée).
Comme Sayidinna Ahmad Tidjani, il apprit et maîtrisa toutes les sciences connues des érudits musulmans du Fouta de l’époque. Il fut aimé et respecté par ses maîtres pour la vivacité de son esprit, sa grande science et sa sagesse.
Son éducation spirituelle (tarbiya)
Cheikh Muhammad Saîdou Ba fut le disciple de quatre grands maîtres différents qui sont:
-Cheikh Yoro Baal Anne
-Cheikh Hameth Baba Talla
– Cheikh Aladji Aly THIAM
– et Cheikh Ahmad Barro,qui l’éleva au grade de Muqaddam, puis à celui de Khalife dans la voie Tidjaniya. Il lui transmit alors le Grand Nom d’Allah (ismoul a’dham) à évoquer, et l’initia à la pratique de 12 000 salatoul fatihi par nuit.
Après avoir assimilé les enseignements et les secrets de ses grands maîtres, il atteignit les degrés spirituels escomptés, notamment celui du grand Cheikh et Pôle de son temps. Il fut le maître spirituelle du grand maître et vénéré cheikh Muhammad al Mansour Barro (fils de son maître Ahmad Barro) qu’il prit en charge lorsque son père décéda. Il fut pour lui un guide, un maître et un éducateur.
C’est après qu’il prend le chemin du Sud pour Kolda où il retrouve Seydi Aladji THIAM père de l’ancien imam de Madina, Ousmane THIAM, qu’il avait lui-même désigné à cette fonction de son vivant. Seydi Aladji THIAM était établi à Madina Aladji, à 17 km de Kolda (Sud du Sénégal). Il rencontre également le père de Thierno Mansour Barro, Thierno Ahmed, à Kolda. Celui-ci était également un grand ouléma qui l’a renforcé dans sa quête et formation religieuse. En effet, Thierno Ahmed BARRO et Seydi Aldaji THIAM ont été ses marabouts et guides.
Les enfants de ceux-ci étaient très jeunes au rappel à Dieu de leurs pères. C’est ainsi que Thierno les a récupérés. Il a été leur guide, marabout et éducateur. Les trois familles sont devenues une et il n’y a aucune différence entre elles. Chacun de ces descendants a pris femme dans l’autre des familles. Le saint homme a fondé 65 villages dont 51 au Sénégal.
Dans chaque village, il aura laissé une mosquée, une école coranique et un imam. Le nombre de mosquées qu’il a édifiées s’évalue à 93 dans la zone ouest africaine. Il aura réussi aussi à exporter le DAAKA vers d’autres cieux (France, Afrique centrale).
Fondation de Madina Gounnass
De son oeuvre, on retiendra surtout la fondation de la cité religieuse Madina Gounass, que notre saint homme fonda en 1936.
Et aussi l’instauration chaque année du fameux Daaka dans la brousse à 10 km de la cité religieuse de Médine Gounass, qui consiste en une retraite sprituelle de 10 jours auquelle les pèlerins s’adonne à lecture du Coran et à l’évocation d’Allâh. Son but est de nettoyer le cœur de l’attachement à ce monde de plaisirs matériels et d’amener le fidèle à se rappeler d’Allah, Tout-puissant et Glorifié.
Ces daaka, se tenait de façon restreinte jusqu’en 1960 car n’associant que les membres de la famille et proches de Cheikh Muhammad Saidou Bah. Ce n’est qu’à partir de 1960 qu’elle fut élargie à tout le monde, pour permettre à tous les fidèles musulmans de bénéficier des retombées immenses de cette forme d’adoration divine notamment en France (mantes la jolie) et en Afrique centrale.
L’exportation du daaka, permis à l’ensemble des fidèles de sa communauté de se retrouver dans la fraternité islamique afin d’ adorer Allâh L’unique et aussi afin d’éduquer l’âme du croyant au renoncement de ses caprices.
Il fonda également 65 villages dont 51 au Sénégal. Dans chaque village, il aura laissé une mosquée, une école coranique et un imam. Le nombre de mosquées qu’il a édifiées s’évalue à 93 dans la zone ouest africaine. Muhammad Saidou Bâ a été un véritable propagateur de l’islam et surtout de la tariqa Tidjanya dans plusieurs localités au Sénégal et en Mauritanie mais aussi ailleurs dans le monde.
Décés
Toute une vie au service de l’Islam pour l’expansion de la Tidjaniya, El Hadj Muhammad Saïdou Ba, déceda le 26 juin 1980 à Dakar, suite à une maladie qu’il contracta au cours de son célèbre pèlerinage à Fès (Maroc). Il fut enterré à Médina Gounass, la ville qu’il fonda.
Puisse Allâh lui accordé Son entière satisfaction! Allahouma amin.
Asfiyahi via Perledelaperfection