«80% des Sénégalais ont des problèmes de santé mentale», selon Ansoumana Dione, président de l’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (Assamm).
«C’est cela qui fait que de nombreux citoyens se suicident de plus en plus ou s’entretuent pour de simples futilités. Même les multiples cas d’accidents domestiques ou de la circulation, devenus très récurrents et mortels dans notre pays, les scènes de violences notées dans les milieux du sport et de la politique, par exemple, sont causés essentiellement par ce mal auquel, malheureusement, les autorités étatiques, au plus haut niveau, n’accordent aucune importance » .
Pourtant, poursuit Ansoumana Dione, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) avait déjà alerté les Etats membres à travers le thème choisi cette année pour la célébration de la Journée mondiale de santé mentale. En évoquant la santé mentale au travail, l’Oms a voulu souligner le rôle que doit jouer cet élément de la santé dans le processus de tout développement, pour la paix et la stabilité même d’un pays.
Maintenant, soutient M. Dione, des jeunes filles ou garçons, sont confrontés à des troubles mentaux du fait de la dépression, le stress qui sont généralement favorisés par le chômage, la pauvreté, ajouté à tout cela, à l’usage de l’alcool et de la drogue.
«Pour remédier à ce réel problème de santé mentale que connaissent les Sénégalais, riches ou pauvres, le gouvernement doit surtout arrêter, un temps soit peu, de faire de la politique pour ne s’occuper que de leurs préoccupations en matière d’éducation, de santé, d’emplois, de sécurité, entre autres. Sinon, ce sera la catastrophe et c’est tout le monde qui est donc interpellé», alerte le président de l’Assamm.