Ancien ministre d’Etat, Djibo Leyti Kâ, a tiré sa révérence le jeudi 14 septembre dernier, à Dakar, des suites d’une courte maladie. Il avait 69 ans. Seneweb vous retrace le brillant parcours de cet administrateur civil de classe exceptionnelle.
1. Il a participé à tous les régimes qui se sont succédé au Sénégal
Surnommé « Peulh bou rafète » ou encore Djibo, l’ancien ministre d’Etat était un homme d’autorité et de rigueur. Il a participé à la conduite des affaires de l’Etat du Sénégal, à travers tous les régimes qui se sont succédé, de Senghor à Macky Sall, en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade.
2. Il remplace Moustapha Niasse au Cabinet du Président Senghor
Né à Linguère (région de Louga) le 21 février 1948, le Secrétaire général de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) a activement participé à la vie politique sénégalaise. Après ses études à la Faculté de droit et des sciences économiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, puis à l’École nationale d’administration de Dakar. En 1977, il succède à Moustapha Niasse dans le Cabinet du Président Léopold Sédar Senghor et sera le dernier Directeur de cabinet de ce dernier.
3. Artisan de la réconciliation sénégalo-mauritanienne
L’ancien ministre d’Etat est reconnu également comme un artisan de la réconciliation sénégalo-mauritanienne, après les événements fratricides de 1989.
4. Ministre entre 1981 et 1996
En 1981, après l’accession d’Abdou Diouf à la Présidence de la République, Djibo Kâ devient ministre jusqu’en 1996. Ainsi, il occupe successivement plusieurs postes ministériels de 1981 à 1995, sous le Président Abdou Diouf.
De 1981 à 1988, Djibo Kâ a été ministre de l’Information et des Télécommunications dans le gouvernement de Habib Thiam, en remplacement de son oncle Daouda Sow.
En 1983, il garde son poste dans le gouvernement de Moustapha Niasse.
De 1988 à 1990, il a occupé le poste du ministre du Plan et de la Coopération. De 1990 à 1991, il a été ministre de l’Éducation nationale. De 1991 à 1993, il est nommé ministre des Affaires étrangères. Et de 1993 à 1995, il occupe le ministère de l’Intérieur.
5. Limogé du gouvernement, il créé son parti politique
Considéré comme un successeur potentiel du Président Abdou Diouf, le natif et cadre du Djolof est limogé du gouvernement. À l’issue des renouvellements qui doivent entériner le choix de son dauphin par la création d’un poste de premier Secrétaire du Parti socialiste (Ps), en 1996, le Président Diouf le préfère à son rival Ousmane Tanor Dieng.
Après son limogeage, le politique crée en 1996 le courant du Renouveau démocratique au sein de leur parti, avec dix (10) autres camarades. Durant les législatives de 1998, il fait alliance avec Doudou Sarr, Mahmoud Saleh et Talla Sylla et réussit à obtenir 11 sièges sur les 140 que comptait l’Assemblée nationale.
Candidat à l’élection présidentielle de 2000, il sortira quatrième avec 7,1 % des voix au premier tour. Mais, son soutien apporté au candidat Diouf au second tour du scrutin fait éclater son parti politique.
6. Boutros Boutros-Ghali voulait le nommer comme son Directeur de cabinet
L’ancien Secrétaire général de l’Organisation des Nations-Unies (Onu), Boutros Boutros-Ghali, a voulu faire de Djibo Kâ son Directeur de cabinet. Mais, cela n’a pas pu aboutir.
7. En 2004, il intègre le régime de Me Wade
Après la première alternance politique survenue au Sénégal en l’an 2000, Djibo Leyti Kâ a décidé de rejoindre le régime des libéraux. Ainsi, en 2004, il est nommé ministre de l’Économie maritime par le Président Abdoulaye Wade.
Trois ans après, c’est-à dire le 5 juillet 2007, Djibo devient ministre d’État, ministre de l’Environnement, de la Protection de la Nature, des Bassins de rétention et des Lacs artificiels dans le gouvernement de Cheikh Hadjibou Soumaré.
8. Président de la commission nationale du dialogue des territoires
Djibo Leyti Kâ n’a pas chômé non plus au lendemain de la seconde alternance politique de son pays. Parce qu’il a été nommé président de la commission nationale du dialogue des territoires par le Président de la République, Macky Sall. Poste qu’il a occupé jusqu’à la fin de ses jours.