Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur et le Grand cadre B ont décrété chacun 48h de grève. Ils mettent le gouvernement face à ses responsabilités.
Il n’y a point de répit : Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) et le Grand cadre B des enseignants ont décidé de paralyser les écoles et universités publiques sénégalaises. Le Saes observe depuis hier 48h de grève pour des raisons liées, entre autres, au non-respect des accords et des engagements par le gouvernement. Alors que leur signature date depuis plus d’un an, les syndicalistes attendent leur application. Cette succession de mots d’ordre vise à montrer au pouvoir le mécontentement des enseignants du supérieur. «Nous sommes parvenus à des accords qui ont été signés le 16 mars 2015. Nous sommes le 22 mars 2016 (Ndlr, hier) et aucun des points qui étaient sur notre préavis n’a été respecté ni matérialisé», explique Yankhoba Seydi, coordonnateur du Saes campus de Dakar.
«Finalement, le Saes commence à douter de la bonne volonté du gouvernement. C’est pourquoi nous avons décrété 48h de grève à partir d’aujourd’hui (hier)», justifie-t-il. Le Saes prévient le gouvernement : S‘il continue à faire la sourde oreille, il va passer à la vitesse supérieure en décrétant une grève illimitée d’ici 2 semaines pour paralyser tout le secteur de l’enseignement supérieur. En plus, une Assemblée générale est prévue dans les différentes universités du Sénégal pour évaluer la situation avant la radicalisation.
Aujourd’hui, le Saes n’est pas le seul syndicat à réfléchir à cette éventualité. Par exemple, le Grand cadre B des enseignants, dirigé par Abdou Faty, est dans la même dynamique. Les enseignants du moyen-secondaire, qui sont regroupés dans ce cadre, ont observé un débrayage hier à 9h et décidé d’aller en grève totale ce mercredi et jeudi.
Selon son coordonnateur, le non-respect des promesses faites par l’Etat est l’une des raisons qui justifient leur mouvement d’humeur. Mais ils veulent aussi manifester leur mécontentement par rapport à la situation des travailleurs de l’éducation et de la santé qui «ne sont pas privilégiés». Abdou Faty trouve ainsi anormal que le gouvernement favorise la politique au détriment des urgences nationales. «Après la rencontre avec le gouvernement le 9 février, on lui avait demandé de revoir sa copie. Mais malheureusement, nous avons constaté depuis qu’il a mis trop d’argent dans les campagnes référendaires», s’indigne Abdou Faty. Selon lui, le Grand cadre B n’observe pas cette grève pour «négocier, mais pour alerter les responsables».
Le Quotidien