iGFM – (Dakar) On ne la présente plus… Ramatoulaye Clémentine Sarr alias Guigui qui s’est frayé un chemin dans le landerneau de la musique sénégalaise, fait partie des artistes qui font couler beaucoup d’encre et de salives. Avec un physique qui détonne, elle ne passe pas inaperçue et attire dans sa cour des hommes de statuts divers. De là à être taxée de croqueuse de ministres ? Elle nous en parle dans cette interview vérité et aborde, entre autres, les questions de sa carrière et de ses projets musicaux…
«Certains m’aiment pour ma personnalité, d’autres pour mes attributs…»
Depuis un moment, vous vous faites rare. Qu’est-ce qui l’explique ?
L’explication est toute simple. Je reviens d’une tournée européenne. Je suis partie au mois de novembre et je suis revenue à la mi-janvier. J’ai fait au moins 5 pays (Paris, Allemagne, Bruxelles, Suisse et Italie) avec plusieurs dates dont des festivals. J’ai aussi bien des fans au Sénégal qu’à l’extérieur. La moindre des choses serait de leur faire plaisir, en me produisant dans les pays où ils résident.
Vous étiez sous contrat avec un promoteur ?
C’est grâce à mes partenaires que j’ai au niveau de l’international. J’ai des managers un peu partout qui s’efforcent de me trouver des dates là-bas. On m’a même proposé de m’installer en Europe, mais pour le moment, je préfère assoir ma notoriété au Sénégal. Du coup, j’y vais de temps et temps et reviens au bercail.
Maintenant que vous êtes de retour au Sénégal, que prévoyez-vous pour vos fans ?
Qui me connaît sait que je suis une femme de défi, une femme battante. Depuis mes débuts, je fais dans l’autoproduction, même si je n’exclus pas l’idée de décrocher un producteur ou un label. Je suis toujours sur cette lancée et mes fans peuvent s’attendre à voir de nouveaux produits bientôt dans les bacs. Je prévois de faire des singles avec de grosses pointures de la musique au Sénégal et à l’étranger. Dans mon prochain album, j’aimerais faire plusieurs collaborations. Depuis «tay mou nekh», les gens en redemandent. Prochainement, ce sera «Tay mou saf», ensuite «Tay mou thioukh». Au mois de Juillet, ce sera la 3e édition de mon festival «Jotna Show». Nous avons jugé nécessaire de le décaler, à cause du Ramadan et de la Coupe du monde.
Si vous deviez faire le bilan de l’album «Jotna», que serait-ce ?
Je rends grâce à Dieu qui m’a permis de mettre sur le marché cet album. Sa sortie m’a beaucoup apporté sur le plan musical. J’ai pu faire et participer à des spectacles, voyager un peu partout dans le monde. Il m’a aussi permis d’avoir une certaine notoriété. Je peux dire que ça a été une consécration pour moi. Etre artiste et ne pas avoir d’album est assez rédhibitoire. C’est le minimum pour marquer son empreinte dans la sphère musicale. Le bilan en somme est assez satisfaisant, d’autant plus que les ventes ont été bonnes. J’y ai investi beaucoup d’argent, cependant j’ai pu entrer dans mes fonds.
Pensez-vous à un second album ?
Bien entendu, je ferai un second album et d’autres encore. L’industrie musicale sénégalaise traverse d’énormes difficultés mais, n’empêche, je vais persévérer. La musique, c’est ma passion et ma vie. Je ne vais pas avancer de date, mais sachez juste que j’y travaille. Les singles que j’ai eu à sortir entre-temps vont figurer dans mon prochain opus.
Récemment, vous avez été nommée ambassadrice par Enda Graf, grâce à votre combat contre le cancer du col de l’utérus et du sein…
Depuis quelques années, je me suis impliquée personnellement dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus et du sein. Mon engagement a convaincu les responsables d’Enda Graf Sahel qui ont décidé de faire de moi, leur ambassadrice. C’est une énorme fierté dans le sens où ils m’ont rejointe dans mon combat. Ils ont mis sur pied un cabinet de traitement et de dépistage et veulent collaborer avec moi sur ce plan dans le long terme. Ensemble, nous allons mener des actions dans ce sens. C’est ainsi qu’à l’occasion du 8 Mars, ils ont organisé une journée où j’ai été honorée avec un diplôme. Je vais le garder précieusement pour la postérité. Je le montrerai avec fierté, à mes enfants.
Que vous inspire la situation carcérale de Khalifa Sall, en tant que ressortissante de Grand-Yoff ?
J’en suis très peinée. Je reste fidèle et loyale à Khalifa Sall, quoi qu’il puisse arriver. Au delà d’être mon mentor, il est comme un père pour moi. Dans des moments les plus difficiles, il m’a toujours témoigné de son soutien. Il me manque à moi, ainsi qu’à toute la population de Grand-Yoff. Plus que tout au monde, je souhaite que l’issue de son procès soit purement et simplement une relaxe. Cela fait plus d’un an qu’il est en détention, qu’on le laisse retrouver les siens.
«Je roule à bord de bolides, voyage en première classe et loge dans des étoiles cinq étoiles, mais…»
Pour en revenir à votre tournée, un article paru sur un site en ligne, faisait état de votre train de vie assez opulent. On vous accuse d’être financée par des hommes…
Les bénédictions du Seigneur sont infinies. Les gens sont parfois mesquins. Se permettre de juger une personne, sans même la connaître, ressort de la méchanceté gratuite. Dans quel monde nous vivons, si certains laissent leur vie, pour s’occuper de celle des autres. J’ai certes choisi d’avoir une vie exposée, mais cela ne donne pas le droit aux gens de colporter des choses sur mon dos. J’ai le droit de vivre ma vie comme je l’entends et cela ne regarde personne. Les hommes qui m’ont fréquentée savent que je suis une battante et qui ne tend pas la main. Maintenant, quelle femme dirait non à un homme qui sait prendre soin d’elle. Je travaille et je suis dans l’événementiel. J’ai une agence de communication et je gagne des marchés. Même si je roule à bord de bolides, loge dans des hôtels cinq étoiles et voyage en première classe, c’est ma vie privée. Si j’ai envie de me sentir à l’aise dans mes déplacements, c’est mon choix, qu’on le respecte. Je le fais avec mes propres revenus.
Quid de la rumeur selon laquelle, vous êtes très courtisée par des ministres de la République ?
Qu’il soit ministre ou vendeur de charbon, un homme, du moment qu’il répond à mes critères, reste un homme. Je ne recherche pas un titre ou un grade chez un homme, mais des qualités et des valeurs intrinsèques. S’il me correspond, tant mieux. J’avoue que je suis très courtisée par les hommes. Je suis belle, je suis attirante et attachante, je possède toutes les qualités que les hommes recherchent chez une femme. En plus de cela, je suis une battante et respectable.
A quand le remariage ?
J’ai demandé à mon petit-ami d’attendre un peu, le temps pour moi d’être prête mentalement. Si je m’engage à nouveau dans un mariage, je veux que cela dure pour la vie et que seule la mort nous sépare…
Etes-vous d’accord avec ceux qui disent que vous mettez en avant votre physique, plutôt que votre voix ?
Les gens qui veulent se focaliser sur mon physique le feront. Tandis que ceux qui veulent entendre ma voix, l’entendront. Chacun avec ses priorités. Je sais qu’il y en a qui m’aiment pour ma personnalité et d’autres pour mes attributs féminins. De toute manière, tout est bon à prendre. La musique au stade où elle est, ne prend pas seulement en compte la voix. C’est un tout en ensemble. Le physique, le look, ne vont pas sans la voix. Comme le disait Ed Sheran, un chanteur britannique, l’écriture c’est bon, la voix aussi, mais l’image, c’est excellent…
Maria Dominica Thiam