Alliés et militants de la première heure pensent avoir trouvé le raccourci pour un troisième mandat : les municipales que le dialogue politique doit aider à organiser. Quitte à se couper une partie de son bras en donnant quelque os à ronger comme gage, renseigne Le Devoir du Jeudi.
Macky Sall doit revenir à la légalité institutionnelle en organisant les municipales au plus tôt, c’est-à-dire à l’ultime date avancée par le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye, en mars 2021 au plus tard. Ce serait là un raccourci subtil pour aller vers un troisième mandat : les élus têtes de liste et le maire de Dakar nommé par décret auront ainsi deux ans pour peaufiner un maillage serré de l’espace national et décider les populations à passer de la demande sociale à la supplique pour un troisième mandat !
Aussi simple : c’est la position de quelques hauts cadres de l’Alliance pour la République et, évidemment, celle des
béni oui-oui de la coalition qui en ont oublié jusqu’à leur nom, révèle Le Devoir.
La chaîne heuristique ayant abouti à cette conclusion populaire est plus subtile : avec la Covid-19 et ses ravages, le mandat de 2019 est pratiquement à l’eau, tant les effets de la pandémie vont annihiler tout effort de développement d’ici 2022 au moins ; pour ne pas laisser prospérer la chienlit, il faut divertir les populations autour du débat sur le troisième mandat, malgré le danger observé alentour, au Mali du 18 août notamment, et les menaces dans la sous-région, de la Côte d’Ivoire à la Guinée voisine où même le président Alpha Condé est devenu subitement muet.
D’où la relance du dialogue politique comme os à ronger offert à l’opinion publique et à l’opposition, avec cette fois-ci une approche plus maîtrisée avec des partenaires nouveaux, notamment au niveau du pôle de l’opposition déjà divisé avant que d’entamer les pourparlers (Le Devoir du 24 août, page 3), mais avec des arguties repensées : retourner à la
légalité institutionnelle en organisant les municipales ; les renvois successifs jouent en effet en défaveur du pouvoir perçu comme ayant déjà perdu des élections qu’il a peur d’organiser. De plus, l’image du Sénégal s’en ressent auprès des partenaires internationaux du Sénégal qui s’inquiètent des tensions nées de ces multiples renvois.
Côté jardin, certains grands responsables politiques sont soudain plus disponibles, notamment à Dakar où Amadou Bâ et Abdoulaye Diouf Sarr, principalement, se mettent en vedette même hors de leur circonscription électorale. On les a perçus ainsi, ce 24 août, du côté des Hlm où ils étaient allés, bras dessus bras dessous, présenter leurs condoléances appuyées à la famille de l’imam Sarr récemment décédé, démontrant ainsi que la bataille de Dakar dépasse le confinement territorial, d’autant que le futur maire de la capitale sera certainement nommé.
C’est là en effet un point essentiel à retenir des futures conclusions des assises politiques, au-delà d’un parrainage techniquement impossible à organiser dans les délais requis, et moralement irrecevable par son caractère discriminatoire, le pouvoir pouvant se payer toutes les signatures au détriment des candidats
moins nantis.
Des conclusions du dialogue, il faudra retenir les consensus su le maire est désormais nommé, directement,
pour la capitale, indirectement ailleurs avec la tête de liste automatiquement retenue pour diriger le conseil municipal.
Un raccourci est déjà trouvé pour les adjoints