( 31 Photos) Finale France Vs Croatie: Emmanuel Macron console Kolinda Grabar-Kitarovic, la présidente croate
France-Croatie : Duel de style entre Brigitte Macron et Kolinda Grabar-Kitarović
MACRON – Emmanuel Macron va se trouver à côté de Vladimir Poutine, mais aussi de la pétillante présidente croate Kolinda Grabar-Kitarovic ce dimanche, pour la finale de Coupe du monde. Un duo explosif ?
[Mis à jour le 15 juillet 2018 à 16h02] Emmanuel Macron est au stade Loujniki ce dimanche, avec Vladimir Poutine, pour assister à la finale de la Coupe du monde entre la France et la Croatie. Le chef de l’Etat profitera de ce passage en Russie pour un entretien bilatéral avec le maître du Kremlin. Mais avant le retour à la politique internationale et en marge du duel sur le terrain entre la France et la Croatie ce dimanche, un autre duel va se jouer en tribunes. A moins qu’il ne s’agisse d’un duo : Emmanuel Macron sera aux côtés de la présidente de la République croate Kolinda Grabar-Kitarovic, qui s’est montrée particulièrement investie dans les résultats de son équipe nationale depuis le début de la phase finale. On l’a vue s’extasier en tribunes, maillot à damier sur les épaules, tout comme Macron a laissé exploser sa joie après le but d’Umtiti lors de la demi-finale contre le Belgique mardi. Considérée comme la première supportrice de l’équipe croate, Kolinda Grabar-Kitarovic est une véritable amatrice de football.
Après avoir assisté aux matchs en huitième et en quart de finale de la Croatie dans cette Coupe du monde 2018, Kolinda Grabar-Kitarovic s’est aussi illustrée elle aussi en marge de la demi-finale dans laquelle son pays affrontait l’Angleterre, en offrant des maillots de la Croatie à Donald Trump et Theresa May lors du sommet de l’OTAN à Bruxelles, où se trouvait aussi Emmanuel Macron. Celle qui dirige le pays depuis février 2015 apparaît très enthousiaste lors des matchs impliquant la Croatie. Elle n’a d’ailleurs pas hésité à se rendre dans les vestiaires pour féliciter les joueurs pendant la compétition. Congé sans soldes, accolades et danse de la joie… Tout est bon pour soutenir les « Vatreni » (« Les flamboyants », surnom de l’équipe nationale).
Comme Macron, Kolinda Grabar-Kitarovic emmène des supporters en Russie
Si la première femme à diriger le pays est la supportrice numéro un de la bande à Modric, elle est aussi une fervente supportrice de toutes les autres équipes croates de tous les sports qui comptent dans le pays. Mais ce n’est pas tout, puisque pour se rendre en Russie, la présidente, qui figure à la 39e place du classement des femmes les plus puissantes du monde selon le magazine Forbes, avait choisi de voyager à bord d’un « charter bondé de supporters », comme le rapporte franceinfo, se prêtant ainsi au jeu des selfies et autres photos. Un autre duel avec Emmanuel Macron puisque le chef de l’Etat français a lui aussi emmené des supporters dans ses bagages. On se souvient que pour la demi-finale notamment, Yanel Chroné, un adolescent de 12 ans originaire de la Guadeloupe que Macron avait rencontré l’année dernière lors de sa visite auprès des enfants du secours populaire, faisait partie du voyage.
Mais Kolinda Grabar-Kitarovic surclasse sans doute Emmanuel Macron dans le costume de fervente supportrice. Elle était notamment dans les tribunes pour supporter les basketteurs lors du dernier championnat d’Europe. Mais le ballon rond, c’est encore autre chose. En effet, un lien « émotionnel » unit le pays au football, selon le chercheur en sciences politiques Loïc Tregourès, interrogé par franceinfo. « Le football est un élément fondateur de la résistance et de l’indépendance croate », précise-t-il. Kolinda Grabar-Kitarovic avait d’ailleurs offert un maillot de l’équipe nationale croate au pape François.
Qui est Kolinda Grabar-Kitarovic ?
Née en République fédérative socialiste de Yougoslavie, la présidente croate passe son enfance à Los Alamos, dans l’état du Nouveau-Mexique, aux Etats-Unis. Titulaire d’une maîtrise d’anglais et d’espagnol, Kolinda Grabar-Kitarovic démarre sa carrière en 1992 en tant que conseillère au département de la Coopération internationale du ministère croate de la Science et de la Technologie.
Mutée au ministère des Affaires étrangères en 1993, Kolinda Grabar-Kitarovic est nommée conseillère diplomatique à l’ambassade de Croatie au Canada, puis ambassadrice aux Etats-Unis quelques années plus tard. En 2011, l’actuelle cheffe d’Etat croate est choisie comme secrétaire adjointe pour la diplomatie publique de l’OTAN, un poste qu’elle quittera trois ans après en 2014. En 2015, Kolinda Grabar-Kitarovic se présente à l’élection présidentielle, et est élue au second tour avec 50,74 % des voix. Elle devient ainsi la première femme à être élue au suffrage universel direct pour diriger le pays.
Les invités de Macron en Russie
Cela peut paraître peu au regard de son statut, mais Emmanuel Macron n’a droit qu’à une petite poignée d’invités pour s’asseoir à ses côtés au stade Loujniki de Moscou, où se déroule la finale de la Coupe du monde entre la France et la Croatie ce dimanche. Déjà présent lors de France-Belgique mardi dernier, le président de la République était accompagné notamment de Jean-Pierre Papin, ancienne gloire du ballon rond, ainsi que de Guy Roux, l’emblématique entraîneur de l’AJ Auxerre.
On ne sait pas, pour l’instant, si les deux hommes seront une nouvelle fois aux côtés du chef de l’Etat – et de sa ministre des Sports Laura Flessel, a priori – pour encourager les Bleus à Moscou, mais selon Europe 1, deux joueurs actuels seront de la partie. Il s’agit de deux joueurs qui auraient pu (dû ?) disputer le Mondial, mais leurs blessures en ont décidé autrement. Laurent Koscielny et Dimitri Payet, 88 sélections à eux deux, seront dans la tribune présidentielle pour encourager leurs coéquipiers.
Cela ne remplacera jamais la joie de disputer une finale de Coupe du monde, mais il s’agit là d’une belle consolation accordée par Emmanuel Macron, qui réjouit d’ailleurs les joueurs sélectionnés. « Lolo et Dim étaient là à l’Euro 2016, ils étaient deux joueurs importants. (…) Ca va nous faire plaisir de les voir. Ce sera un petit plus pour aller chercher cette coupe », a déclaré Antoine Griezmann ce vendredi en conférence de presse. L’Elysée a fait savoir que seulement une ou deux personnes seraient ajoutées à la délégations et s’envoleraient depuis Paris pour rejoindre le président en Russie.
Emmanuel Macron et Kolinda Grabar-Kitarovic ne sont pas les premiers dans cet exercice
Emmanuel Macron et Kolinda Grabar-Kitarovic ne sont pas les seuls chefs d’Etat à laisser éclater leur joie dans les tribunes lors de compétitions footballistiques. Avant eux, la chancelière allemande Angela Merkel avait exprimé son exaltation lors du parcours exceptionnel de la Mannschaft pendant la Coupe du monde 2014. Elle s’était alors illustrée par son énergie débordante dans les tribunes, assurant ainsi l’animation dans les gradins.
En Italie, l’ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi est un fervent supporter du Milan AC, un club qu’il a d’ailleurs racheté en 1986. En Argentine, rappelons que l’actuel président, Mauricio Macri est un véritable passionné de football. Il avait dirigé l’équipe des Boca Junior pendant treize ans (1995-2003). Enfin côté français, Emmanuel Macron est également fan de foot. En vacances à Marseille, le président français avait rendu visite aux joueurs de l’OM, avec qui il avait échangé quelques passes. Et Macron n’est pas le seul président français à faire le déplacement lors des matchs de l’équipe de France. Jacques Chirac avait lui aussi exprimé un soutien sans faille à Zidane et ses coéquipiers lors de la Coupe du monde 1998.
Un rendez-vous Macron – Poutine après la finale
Assister à une finale de Coupe du monde dans laquelle joue la sélection nationale n’est pas donné à tous les chefs d’Etat. Un seul président français a pour l’heure eu cette chance : Jacques Chirac, chaleureusement accueilli en 2006 à Berlin, et très en joie au Stade de France le 12 juillet 1998. Emmanuel Macron aura peut-être la chance d’assister au sacre des Bleus ce 15 juillet, mais il n’aura sans doute pas la possibilité de fêter l’événement comme l’avait fait son prédécesseur.
Emmanuel Macron ira évidemment saluer les joueurs et le sélectionneur français, il ira même les féliciter après le match, quel que soit le résultat. Mais le temps des célébrations tourneront court : le président français a prévu de rencontrer Vladimir Poutine pour un échange très politique, en marge de l’événement sportif. Les deux chefs de l’Etat n’avaient pas eu le temps de s’entretenir après la demi-finale entre la France et la Belgique à Saint-Petersbourg, ils ont convenu cette fois-ci de prendre le temps d’évoquer quelques dossiers. On a connu mieux comme célébrations…
Avant de s’envoler pour Moscou, Emmanuel Macron a d’ailleurs fait passer des consignes aux membres de l’exécutif : surtout ne pas tenter de récupérer ce qui doit rester un événement sportif. Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement s’en est fait l’écho cette semaine. « Comme l’a rappelé avec beaucoup de sagesse le président de la République au début du Conseil des ministres, nous n’y sommes pour rien , mais réjouissons-nous. Il ne faut pas faire de lien entre la politique et le sport. Les politiques qui font des calculs sur le dos des sportifs, je leur prédis un avenir peu radieux », a-t-il dit devant la presse.