Quelque 251 personnes, dont 62 enfants, ont été victimes d’exécutions sauvages entre mars et juin dans la région du Kasaï (centre de la République démocratique du Congo), perpétrées par des agents de l’Etat, des milices ou des rebelles, selon un rapport de l’ONU publié vendredi à Genève.
Le rapport se fonde sur des entretiens menées par les enquêteurs avec 96 personnes, qui ont fui vers l’Angola voisin, pour échapper aux violences en cours au Kasaï. « Les survivants ont évoqué les cris de personnes brûlées vives, la vision de leurs proches traqués puis abattus, et leur propre fuite, terrorisés », a déclaré le Haut-commissaire aux droits de l’Homme Zeid Ra’ad al Hussein. « Ces bains de sang sont d’autant plus terrifiants qu’il sembleraient que les populations sont toujours plus souvent ciblées en raison de leur appartenance ethnique », a-t-il ajouté.
Devant cette situation, le Haut-commissaire adresse un « avertissement très sérieux » au gouvernement de la RDC, « afin d’agir sans délai pour empêcher que cette violence ne bascule dans un processus de purification ethnique à plus grande échelle ».
En juin dernier, devant le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU à Genève, M. Zeid avait accusé les autorités de la RDC d’armer une milice menant « d’horribles attaques » contre les civils dans la région du Kasaï, en proie à des troubles. Il a dénoncé en particulier une milice, appelée Bana Mura, qui a mené « des attaques horribles contre les groupes ethniques luba et lulua ». Devant cette situation, le Haut-commissaire avait décidé d’envoyer dans la région une équipe d’enquêteurs pour rencontrer les réfugiés ayant fui les violences. C’est le rapport de cette équipe qui a été publié vendredi.
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