25 août 1958 : Ce jour là, Sékou Touré réclame au général de Gaulle l’indépendance de la Guinée

25 août 1958 : Ce jour là, Sékou Touré réclame au général de Gaulle l’indépendance de la Guinée

L’avion du général de Gaulle se pose à Conakry, capitale de la Guinée, où Sékou Touré attend son hôte ce 25 août 1958. L’accueil est plutôt chaleureux mais les applaudissements s’adressent-ils au leader guinéen ou au général ? 

En fin d’après-midi, Sékou Touré va lire son discours. C’est alors que se produit le choc. Le contenu du texte est moins significatif que le ton. Sékou, en costume national, digne descendant de Samory, se dresse devant le colonisateur avec des phrases en coups de poignard : « Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage. » Le tribun scande ses phrases : « Nous ne renoncerons jamais à notre droit légitime et naturel à l’indépendance. »

La réponse du général de Gaulle est nette : « On a parlé d’indépendance : je dis ici, plus haut qu’ailleurs, que l’indépendance est à la disposition de la Guinée. Elle peut la prendre le 29 septembre en disant « non » à la proposition qui lui est faite et dans ce cas, je garantis que la métropole n’y fera pas obstacle. Elle en tirera bien sûr des conséquences, mais d’obstacles, elle n’en fera pas. »

Sur le coup, de Gaulle est furieux et quitte la salle en oubliant son képi. Il dira à ses proches : « La Guinée, Messieurs, n’est pas indispensable à la France. Qu’elle prenne ses responsabilités. » Le sort des relations franco-guinéennes vient ainsi de se jouer.

Le lendemain, quand le général de Gaulle prend l’avion pour poursuivre sa tournée africaine, il tend la main à Sékou Touré en disant : « Bonne chance pour la Guinée, Monsieur le Président. »

Avec : RFI

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