Ousmane Ngom a déclaré, la semaine dernière, avoir poussé Abdoulaye Wade à féliciter Macky Sall au soir du deuxième tour de la présidentielle de 2012. Ainsi, l’ancien ministre de l’Intérieur arborait les habits de chevalier blanc de la démocratie et de la paix sociale. Eh bien, Me Abdoulaye Babou vient de lui tailler un autre costume. Celui de pourfendeur de la stabilité sociale.
« Me Ousmane Ngom a joué un rôle néfatse et négatif dans la survenance des événements du 23 juin 2011. Et, les Sénégalais ont le droit de le savoir », a balancé l’ancien président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale.
Pour faire son récit, Me Babou remonte au mardi 21 juin 2011, deux jours avant les fameux événements qui ont secoué le régime de Wade et, peut-être, précipité sa chute.
Le projet de loi instituant le Ticket est examiné en commission. Les députés Pds, qui soupçonnaient une manœuvre pour installer Karim Wade au pouvoir, sont contre le projet et le font savoir. Celui-ci avait peu de chance de passer.
Me Babou alerte le président de l’Assemblée nationale, Mamadou Seck. Qui sollicite une audience avec Wade.
Arrivés au Palais, Seck, Babou et Doudou Wade, à l’époque président du groupe parlementaire des libéraux, rencontrent le chef de l’État, qui avait à ses côtés, entre autres, Ousmane Ngom. Babou fait part de la grogne des députés du Pds à Wade. Qui demande à Ousmane Ngom de donner son avis sur la situation.
Ce dernier encourage Wade à maintenir le projet et va plus loin en proposant une stratégie pour pousser les députés libéraux à l’adopter.
« Pour l’heure je ne dévoile pas la proposition qui a été faite par Me Ousmane Ngom, mais personnellement je peux affirmer qu’il a influence le Président Abdoulaye Wade pour le maintien du projet de réforme et sa présentation le jeudi 23 juin dont tout le monde mesure la conséquence. Si Me Ousmane Ngom avait conseillé au Président Wade de surseoir ou de reporter le projet, je suis convaincu que le Président allait suivre son avis », croit savoir Me Babou.
Qui ajoute à l’endroit de l’ancien ministre de l’Intérieur : « Quand on a joué un rôle aussi négatif dans l’histoire de son pays, je crois que la meilleure des choses est de faire profil bas et non d’essayer de tirer une gloriole pour le cas rapporté. »
L’ancien président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale défie Ousmane Ngom de nier ses propos. Il promet, le cas échéant, de détailler les propositions que l’ancien ministre de l’Intérieur avait faites à Wade pour faire avaler la pilule aux députés du pds.