C’est parti: l’équipe de France a atterri à Moscou dimanche soir après une préparation de 18 jours globalement réussie, avec deux victoires mais aussi un nul samedi contre les modestes États-Unis (1-1), et surtout sans aucun blessé.
Voici les Bleus engagés dans la dernière ligne droite. Leur avion s’est posé un peu avant 19h00 (heures françaises), par temps frais, et Noël le Graët, président de la fédération française de football (FFF) a précédé Didier Deschamps, le sélectionneur, à la sortie de l’appareil. Olivier Giroud arborait un énorme pansement au dessus de l’arcade gauche – points de suture hérités du match de préparation contre les États-Unis samedi – tandis que Paul Pogba la jouait plus fashion avec une casquette de marque ornée d’un gros papillon doré.
La bande à Antoine Griezmann doit maintenant rejoindre son camp de base dans les environs de la capitale russe, à Istra. Plus précisément à l’hôtel Hilton Garden Inn Moscow New Riga, dans la bourgade de Kostrovo.
Avant de quitter la France, dans l’après-midi depuis Lyon, il y a eu une dernière obligation médiatique à remplir sur Téléfoot. Et Griezmann, qu’on dit convoité par le Barça, a été interrogé sur le mercato. « Quel enfoiré avec ta question! », a lâché le joueur de l’Atletico dans un sourire pour dribbler le sujet…
Lundi après-midi, Deschamps donnera sa première conférence de presse dans le monastère de la Nouvelle Jérusalem d’Istra, fondé au XVIIe siècle, et la sélection étrennera dans la foulée son stade d’entraînement situé à Glebovski.
L’étape suivante est prévue jeudi, lorsque les vice-champions d’Europe reprendront l’avion, direction Kazan. C’est là que, samedi prochain, ils affronteront l’Australie (midi heure française) pour leurs grands débuts dans la Coupe du monde russe (groupe C), quatre ans après avoir atteint les quarts de finale, battus à cette hauteur 1-0 par les futur champions du monde allemands.
En Russie, « au moins, on va y aller avec les voyants qui clignotent », a exposé Didier Deschamps, finalement pas si mécontent des difficultés éprouvées par ses joueurs face aux Américains à Lyon. Après deux solides victoires contre l’Irlande et l’Italie la semaine dernière (2-0 et 3-1), il fallait éviter qu’une douce euphorie envahisse le groupe et qu’il aille la fleur au fusil au Tatarstan.
Les Bleus sont apparus fourbus samedi, pour cause de lourdeur climatique mais aussi de charges de travail intenses ces deux dernières semaines. Ils vont désormais « finir sur l’explosivité et la vitesse », a avancé « DD ». Qui touche du bois pour continuer à être épargné par les blessures, lui qui avait dû déplorer trois forfaits à l’orée du Mondial-2014 et de l’Euro-2016.
« Il y a beaucoup de confiance, les joueurs s’entendent bien, l’ambiance est très agréable et surtout ils sont bons. On a un staff quasiment identique depuis six ans et des joueurs qui connaissent parfaitement les règles », s’était félicité samedi après-midi Noël Le Graët, auprès de l’AFP et Radio France.
Il est vrai qu’aucun problème n’a jusqu’à présent grevé l’atmosphère au sein du groupe. Les polémiques ont d’abord touché sa périphérie, entre le refus d’Adrien Rabiot d’être suppléant et la fracture désormais consommée entre Noël Le Graët et Karim Benzema.
« Pogcrise » évitée
Mais on a frôlé la « Pogcrise »: Paul Pogba, après une prestation insipide contre l’Italie, a jeté un pavé dans la mare bleue mardi dans France Football – une interview cependant réalisée quinze jours avant publication. Il y revendiquait une nouvelle fois le rôle de « patron de l’équipe de France » mais y égratignait, en creux, les leaders (« il y a un manque »), le sélectionneur (« ce n’est pas comme si j’étais toujours dans les meilleures conditions ») et les autres milieux (« je fais des choses que des milieux ne font pas mais eux ne sont pas jugés comme ça, juste récupérer des ballons et faire le milieu »).
Le groupe l’a néanmoins défendu, Deschamps aussi, le maintenant en outre dans le onze. Et « la Pioche » lui a rendu sa confiance en réalisant un bon match à Lyon, avec beaucoup de présence et d’implication.
Le milieu de Manchester United sera-t-il titulaire pour le premier match du Mondial contre l’Australie samedi prochain ? « C’est fort probable », a répondu le sélectionneur Didier Deschamps dimanche sur TF1.
Giroud était menacé par la concurrence, en l’occurrence Ousmane Dembélé, et l’avant-centre n’a pas vraiment été à son avantage samedi. Djibril Sidibé a aussi perdu des points en étant coupable sur le but américain.
Mais le sélectionneur avait dit vendredi que « non », les deux premiers amicaux n’avaient pas changé son idée à propos de son onze de départ pour le Mondial. Et si le onze aligné à Lyon ne préfigurait « pas forcément » celui de samedi prochain, il y a désormais tout de même de fortes chances que si.