Quarante ans après le départ de Philippe Maguilène, 20 ans après la disparition de Léopold Sédar, et deux ans après le dernier voyage de Colette, les Senghor vont retrouver leur demeure finale, dans le caveau familial de Joal-Fadhiouth. Le Quotidien a appris que les trois dépouilles quitteront le cimetière de Bel Air le dimanche 19 décembre prochain, pour être enterrées dans leur lieu de repos définitif, le 20 décembre.
Pas besoin d’être grand savant pour comprendre que cette date n’a pas été choisie au hasard, étant l’anniversaire de la mort du défunt poète-Président. On se rappelle déjà qu’il y a vingt ans, lors des obsèques de l’ancien Président, de nombreuses voix s’étaient élevées, notamment du côté de sa famille élargie, à Joal, pour réclamer son inhumation dans le caveau familial, aux côtés de son père Basile Diogoye.
Les gens ont rappelé à l’époque, la volonté toujours exprimée par le défunt, dans ses déclarations comme par ses écrits, d’être bercé par les vagues de sa côte natale.
C’est sa veuve qui a fini par calmer tout le monde. Colette Senghor a indiqué que sa volonté, comme celui de son époux, était que la famille fasse ensemble le voyage vers la terre natale. En attendant, Léopold Sédar devait tenir compagnie à son fils Philippe Maguilène, à Dakar, à Bel Air.
Maintenant que le trio est enfin réuni, les membres de la famille Senghor estiment que le moment est enfin venu. Avec le vingtième anniversaire de la commémoration de la disparition du premier Président de la République du Sénégal, la Fondation Léopold Senghor a prévu d’organiser, dans le mois de son décès, diverses activités, dont probablement un symposium sur la vie et l’œuvre de l’illustre disparu. Le déplacement des dépouilles coïncidera avec la date anniversaire de la mort de Senghor.
Il faut dire que toute cette activité est encore, telle que décrite, du domaine strictement privé, et quasiment familial. C’est en effet les membres de la famille Senghor qui sont à la manœuvre. Néanmoins, au vu de la personnalité et de l’envergure du personnage de Léopold Sédar Senghor, il serait fortement surprenant, le Séné¬gal étant ce qu’il est, que cette commémoration soit laissée, du début à la fin, dans les seules mains des membres de cette famille, même assistées des membres de la Fondation Sen¬ghor, sans que des démembrements de l’Etat n’y interfèrent.
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