Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké (1853-19 juillet 1927) est un théologien musulman, marabout issu d’une lignée de marabouts. Il est né à Mbacké, une ville fondée par son arrière-grand-père dans le royaume de Baol. Cheikh Aḥmad ibn Muḥammad ibn Ḥabīb Allāh, aussi appelé Khadimou Rassoul, deviendra l’une des figures les plus importantes de l’Islam de la région et fondera la confrérie des Mourides. Ses compatriotes l’appellent affectueusement Cheikh Ahmadou Bamba.
Fils de marabout de la confrérie de Xaadir (Qadiriyya) – la plus ancienne du Sénégal –, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké était un musulman ascétique et mystique qui écrivait sur la méditation, les rituels, les études coraniques et fabriquait des amulettes porte-bonheur pour ses adeptes. Bien que ne supportant pas la conquête française, il ne participa pas à la guérilla que menaient les plus célèbres marabouts tidjanes. Il prêche cependant avec succès la paix et promet le paradis à ses disciples. Il fonde la ville de Touba en 1887. Étant parvenu à convertir plusieurs rois de la région et pouvant mobiliser de très nombreux disciples, il est accusé par l’administration coloniale française de préparer une guerre sainte. Aussi, il est exilé en 1895 au Gabon. Il est libéré en 1902 et retourne à Dakar en 1902, après 7 ans et 9 mois d’exil dans la forêt équatoriale, puis est envoyé en Mauritanie entre 1903 et 1907. De ses exils, de nombreuses légendes sont nées.
Après 1910, les autorités françaises réalisent que Bamba ne désirait pas la guerre, ainsi puisque la doctrine de Bamba les servait, elles décident de collaborer avec lui. Bamba refusa la Légion d’honneur. Son mouvement prit de l’ampleur en 1926 quand la construction de la Grande Mosquée de Touba, où il est inhumé, commença. Son tombeau est un lieu de pèlerinage. Après sa mort la confrérie des Mourides fut dirigée, avec une absolue autorité sur ses disciples, par ses héritiers. Ahmadou Bamba est révéré par ses fidèles comme un saint, ce qui est peu orthodoxe pour des sunnites. Il reste une seule photo de Ahmadou Bamba. Cette image est reproduite en peinture sur les murs, les bus, les taxis, etc. partout au Sénégal.
Chaque année plusieurs centaines de milliers de ses disciples effectuent en commémoration de son départ en exil au Gabon un pèlerinage dans la ville sainte de Touba. Ce pèlerinage, organisé les 18 du mois lunaire de Safar et communément appelé Grand Magal de Touba, est l’occasion d’une fervente communion pour les pélerins qui le considèrent comme le jour de leur salut.
Appelant les hommes à se tourner vers Dieu, prêchant la non violence, la quête du savoir utile, le travail, le courage pacifique, la détermination et la foi en Dieu. Il déclarait : “Je ne crains que DIEU, je porte mes espoirs en DIEU, rien ne me suffit si ce n’est la religion et la science.”
le Cheikh fut l’objet de plusieurs épreuves parmi lesquelles, celle du lion affamé du jardin zoologique de Sor. ” Ce jour, il fut enfermé avec un lion qui se montra aussi docile qu’un mouton. ” Le Cheikh paisible et sage, déclarait toujours : ” Jamais je ne porterai préjudice à qui que ce soit. ” Enfermé dans un cachot, le Cheikh récite les sourates de la vache et de la famille d’Imrane.
Le père des historiens et poètes de la confrérie des Mourides Serigne Moussa Ka nous raconte : ” Ce jour, le Cheikh eu une vision de sa mère Sokhna Diarra qui l’exhorta à continuer à servir Dieu et son Prophète. Une nuit de vendredi, ses ennemis l’enfermèrent dans une cellule obscure où étaient plantés des poignards et des pointes. ” Envoyé par son Seigneur, l’Ange Gabriel protégea Cheikh Ahmadou Bamba qui ne fut pas blessé.
Il fut conduit dans une ruelle où un taureau dressé à tuer fut lancé contre lui. A sa première charge, il tomba raide, mort devant le Cheikh grâce à l’assistance de l’Ange Gabriel. A bord du navire, au moment de faire ses ablutions pour la prière de midi (Zuhr), une dame se présente devant lui avec la ferme intention de l’en empêcher. C’est alors qu’intervinrent les anges. Ils portèrent le Cheikh à la surface de l’eau où il fit, dans la paix et la tranquillité sa prière. Au Congo, le Cheikh connut toutes les difficultés. Il fut jeté dans le feu par des mercenaires voulant faire leur propre loi, mais les flammes épargnèrent le serviteur du Prophète. ” Ce jour il fut précipité dans un feu par ses ennemis enterré à l’image du Prophète Abraham, le père du monothéisme. “