Le prince Al-Walid, arrêté ce week-end sur ordre d’une commission saoudienne anti-corruption, est l’un des investisseurs les plus importants de Twitter.
L’arrestation de plusieurs princes, anciens membres du gouvernement et ministres saoudiens secoue le monde des affaires. Les autorités saoudiennes ont effectué un spectaculaire coup de filet anti-corruption samedi 4 novembre. Parmi les personnes arrêtées figurerait le richissime prince Al-Walid ben Talal. L’homme d’affaires, qui figure parmi les cinquante plus importantes fortunes au monde, est l’une des personnalités saoudiennes les plus médiatisées en Occident.
Le milliardaire a investi dans de grands noms des nouvelles technologies, dont Apple, la société de transport Lyft ou encore Twitter. Le 23 octobre, lors d’une interview accordée à CNBC, le prince Al-Walid avait confirmé toujours détenir des parts de la société californienne, se montrant optimiste au sujet de son investissement. «Cela ne promet pas d’être facile car ils font face à quelques difficultés, mais notre investissement initial a été très raisonnable, et nous nous orientons vers un seuil de rentabilité», avait-il alors indiqué au sujet de l’entreprise.
Le volume de parts actuellement détenu par l’homme d’affaires reste opaque, en raison de la politique de confidentialité de Kingdom Holding Company, sa société d’investissement. En décembre, le prince détenait 4,9% des parts de l’entreprise, selon le site InsiderScore.com, faisant de lui le cinquième investisseur le plus important de la société, d’après Ben Silverman, directeur de recherche d’InsiderScore, mentionné par CNBC. Fin 2015, al-Walid ben Talal avait annoncé être devenu le deuxième actionnaire de Twitter, après une augmentation de sa participation. Avec 5% de parts, il avait supplanté l’actuel PDG du groupe, Jack Dorsey, qui n’en détient que 3.23%.
La crainte d’une chute en Bourse
L’impact de l’annonce semble être encore modéré sur l’entreprise. Le cours de Twitter accusait une baisse de 1,35% en fin d’après-midi à la Bourse de New York. Le cours de Citigroup, dont Kingdom Holding Company détient également des parts, a, lui, baissé de 1%.
L’annonce de l’arrestation présumée d’Al-Walid a en revanche eu des conséquences directes sur sa société d’investissement. Le milliardaire est le principal actionnaire, à 95%, de Kingdom Holding, une société d’investissement qui détient des participations dans nombre d’entreprises, dont Accor. Ce matin, l’action du groupe hôtelier accusait une perte de 1,48% (à 42,07 euros) à la Bourse de Paris, soit l’une des plus fortes baisses de l’indice CAC 40, avant de retrouver son niveau d’origine. Le cours de Kingdom Holding a lui-même chuté de 9,9% à l’ouverture de la bourse saoudienne dimanche, au lendemain de l’arrestation présumée du prince. Le règlement de la bourse saoudienne plafonne la baisse des actions à 10% lors d’une sessions. L’indice Tadawul All-Shares (Tasi), la Bourse la plus importante des pays arabes, a également subi une baisse de 1,6%, une minute seulement après son ouverture.
L’Arabie Saoudite doit désormais examiner les investissements à l’international des personnes arrêtées pour en évaluer les répercussions. Les actionnaires des sociétés concernées, eux, sont dans l’attente des conséquences réelles de cette arrestation présumée sur la valeur des actions du prince Al-Walid, qui pourrait se séparer d’une partie de ses investissements.