Mali: la police disperse une manifestation d’opposants à Bamako, des blessés
Ce samedi, les forces de l’ordre sont intervenues dans plusieurs secteurs de la capitale malienne et ont tué dans l’œuf ce qui apparaissait comme une démonstration de force des opposants à l’approche de la présidentielle de juillet prochain, malgré l’interdiction de manifester en raison de l’état d’urgence en vigueur.
Très tôt ce samedi 2 juin, des centaines de policiers et de gendarmes appuyés par la garde nationale avaient bouclé les points de départ et d’arrivée de la marche. Les dirigeants de la coalition anti-pouvoir se sont dirigés vers le siège de l’ADP Mali, un parti d’opposition, transformé en quartier général des opposants.
Gaz lacrymogènes et coups de matraque
Les leaders de l’opposition malienne avaient quitté les lieux en milieu d’après-midi. Mais deux heures avant, c’était l’endroit le plus chaud de Bamako. Ces dirigeants de l’opposition ont d’abord discuté pacifiquement avec les forces de l’ordre pour qu’ils laissent la marche se dérouler. Mais subitement le ton est monté. RFI a ainsi constaté de multiples jets de gaz lacrymogène et des coups de matraque.
Les slogans hostiles au pouvoir fusaient également : « Vive la démocratie », « Non à la dictature ». Puis les militants se sont dispersés sous un nuage de gaz lacrymogène.
Tout près de là et toujours au centre-ville de Bamako, quasiment à l’entrée d’un petit marché, un véhicule de la police est arrivé. Nouveaux jets de gaz lacrymogène, des dizaines de personnes se frottaient les yeux. Et nouveaux slogans hostiles au pouvoir.
Un ancien ministre blessé
A deux autres endroits de la capitale malienne, la foule a été dispersée de façon similaire, à l’aide de gaz lacrymogène.
Au service des urgences de l’hôpital Gabriel Touré de Bamako, il y avait au moins douze blessés. Parmi eux, au moins un homme politique, Igor Mamadou Diarra, ancien ministre de l’Economie et candidat à la présidentielle, blessé légèrement.