Comme expliqué précédemment, Youssouf Sabaly a décidé d’opter pour la sélection du Sénégal, et non pas la sélection française. Et pour cause, le latéral droit des Girondins a des origines du côté de ses parents. « Mon père et ma mère y sont originaires. Ils sont arrivés dans la région parisienne avant les années 80. Moi, j’essaie d’y aller dès que j’ai un moment même si je n’ai pas pu le faire depuis deux ans. La sélection, je la suis depuis la Coupe du monde 2002. Ça correspondait à la période où j’ai commencé le football, ça m’a marqué ».Le bordelais a évidemment demandé conseil à Younousse Sankharé, déjà international sénégalais, qui ne lui a dit que des bonnes choses, même s’il l’a aussi « prévenu que c’est différent car on vient d’Europe ». N’oublions pas non plus que le défenseur bordelais n’a jamais eu de contacts avec les Bleus, ceci favorisant forcément ce choix. « Je n’ai jamais eu de contacts depuis ma dernière convocation avec les espoirs. Le fait que le Sénégal se soit manifesté assez tôt m’obligeait à me décider assez vite. C’était quelque chose de flatteur. On m’a dit qu’il n’y avait pas beaucoup de joueurs à mon poste en France, que je pourrais peut-être avoir ma chance si j’étais performant ».
2017, L’ANNÉE DU CHOIX
Champion du monde des moins de 20 ans avec les Bleuets en 2013, Sabaly a fait ses premiers pas d’international sénégalais le 10 novembre 2017. Et pas au cours de n’importe quelle rencontre. Après avoir un temps repoussé le moment du choix, c’est à Polokwane, en Afrique du Sud, lors d’un match décisif pour la qualification des Lions de la Teranga, que le Bordelais a vécu ses débuts sous les couleurs de son pays d’origine. Avec l’issue heureuse que l’on connaît, puisque la victoire (0-2) a permis au Sénégal de décrocher son ticket pour la Russie. « Sur le plan émotionnel, c’est aussi fort [que de gagner le Mondial U20], racontait-il à RFI en mars dernier. Parce que cela faisait seize ans que le Sénégal ne s’était pas qualifié pour la Coupe du Monde. Pour le peuple sénégalais, c’est quelque chose de grand. Une Coupe du Monde reste un grand événement, que ce soit en catégories de jeunes ou chez les A. C’est quelque chose de vraiment sacré. »
7-8 REPRÉSENTE
A l’image de ses coéquipiers de l’attaque Mbaye Niang et Moussa Sow, Youssouf Sabaly est un enfant des Yvelines. « C’était un gamin idéal pour un entraîneur, se souvient son premier coach, Philippe Pauma, interrogé par Le Parisien. Il courait partout sur le terrain mais se montrait toujours discipliné. » Latéral dès son plus jeune âge, le natif du Chesnay porte de 8 à 10 ans les couleurs du CS Cellois, le club municipal de la Celle Saint-Cloud. « Même au centre de loisirs, il disputait un match comme si sa vie en dépendait », raconte, toujours au Parisien, Weimpanga Makanda Liabia, son ancien coéquipier. « Il était déjà athlétiquement au-dessus du lot, ajoute Matthieu Pauma, son ancien partenaire dans les buts du club. Il était passionné par le foot et avait toujours cet objectif d’en faire son métier. Youssouf arrivait toujours le premier à l’entraînement. » La première récompense intervient en 2003 quand le PSG le recrute en U13. Youssouf Sabaly signera son premier contrat pro avec le club de la capitale. La suite, on la connaît.