Le rapport de la Cour des comptes n’a pas encore livré tous ses secrets. Même si certains essayent de le noyer, ce document continue d’alimenter les débats. Le gouvernement est fortement secoué par ledit rapport qui met en cause de nombreux ministères. Beaucoup se sont sucrés sur le dos des sénégalais durant le Covid-19. Le Président de la République Macky Sall a activé ses hommes pour limiter les dégâts. Une tâche qui est loin d’être facile vu la gravité et la flagrance de cette affaire.
Le rapport de la Cour des comptes a fait sortir le gouvernement de son confort. Beaucoup de ministères ont commis un véritable carnage financier sur les fonds Covid-19. De quoi faire sortir les ministres de leur zone de confort. Abdou Karim Fofana et Mamadou Ba ont été les premiers à monter au front pour tenter d’apporter des éléments de réponse. Selon le ministre des Finances et du Budget, « sur les 1000 milliards FCFA, les manquements relatés par la Cour des Comptes et pour lesquels une suite judiciaire est recommandée, portent sur un montant de 6 686 784 410 FCFA, soit 0,7% du montant total du PRES décaissé ».
Pour le ministre des finances, Mamadou Moustapha Ba, qui tentent de disculper les personnes épinglées, les manquements relevés par la Cour des Comptes ne peuvent pas remettre en cause les résultats « probants obtenus par notre pays dans la mise en œuvre du Programme de Résilience économique et social (PRES)». Une déclaration contraire à ce que révèle le rapport. Comme quoi celui qui était le directeur du budget lors de ce carnage financier, minimise ce vol à haut niveau.
Ce que le ministre des finances a oublié de lister dans ses 6 milliards, ce sont les surfacturations, le marché de plus de 15 milliards accordés par le ministère de la santé à Ndeye Khady Gadiaga, les 100 millions par jours de Bamba Amar et les 239 millions pour l’achat de pots de fleurs. Tout ce que les Sénégalais demandent au gouvernement c’est de retrouver cet argent soutiré au moment où les populations étaient confinées chez elles.
Tout ce verbiage du gouvernement n’en vaut pas la peine. Au contraire cela ne fait que semer le doute dans la tête de toute une nation qui attend des réponses. Il faut aller à la page 100 du rapport pour comprendre comment le gouvernement a été négligeant durant cette période de crise. Ils ont laissé passer beaucoup de choses qui pouvaient être évitées.
«En définitive, la Cour considère que l’importance des dépenses sans aucun lien avec la COVID à environ 20 milliards de FCFA est révélateur d’une absence de rationalisation des dépenses. Cette situation découle des insuffisances notées dans le pilotage stratégique de la lutte contre la pandémie, particulièrement de l’inexistence d’un cadre de dialogue de gestion efficace entre le MFB et les ministères dépensiers qui ne se sont pas dotés de plans de résilience sectoriels pertinents pour une gestion efficiente des ressources dédiées à la riposte », lit-on dans le rapport.
Mais cela ne décourage pas Macky Sall. Ces jours-ci, les ministres font le tour des médias pour tenter de décanter la situation. Aïssata Tall Sall est envoyée en mission commando chez les partenaires. Mais la ministre des Affaires étrangères aura du mal à convaincre ces personnes qui ont participé sur les 1000 milliards pour atténuer la situation de la pandémie sur la vie des sénégalais. La ministre aura du mal à convaincre les partenaires sur les dépenses ubuesques dans certains ministères. Elle n’aura aucun argument devant la flagrance de ce vol.
Toute cette gymnastique du gouvernement n’en vaut pas la peine. A l’heure actuelle, le Président Macky Sall doit appliquer les décisions de la Cour des comptes. Toutes ces personnes épinglées doivent être traduites devant la justice pour qu’elles s’expliquent. Ces personnes doivent servir d’exemple pour l’avenir. C’est la seule manière de régler cette situation. Dans le cas contraire, le chef de l’Etat sera mis au banc des accusés. Et le «Macky» restera le refuge des délinquants.
