La rencontre organisée par la Direction des Affaires Criminelles et des Grâces (DACG), axée sur le thème « l’action publique et la détention préventive », a été présidée par le ministre de la justice et garde des sceaux, Ismaila Madior Fall.
D’après le ministre, « nous sommes au Sénégal dans le cadre d’un système judiciaire qui est bâti autour de la présomption d’innocence. Dans ce système, le principe est la liberté et l’exception est la détention ».
Il a également parlé du surpeuplement des prisons qui est quand même à relativiser, selon lui, car sur 14 millions d’habitants, le Sénégal ne compte que 11.000 prisonniers avant d’annoncer la construction prochaine d’une prison de 1.600 places.
Le garde des sceaux a révélé que l’Etat a pris les mesures idoines pour limiter le cas des privations de liberté, propos rapportés par nos confrères du journal « L’As ».
Le Directeur de la DACG, Mandiaye Niang a indiqué qu’on a l’impression que les gens vont facilement en prison dans notre pays. « Parfois, ils y restent plus longtemps que de raison. Les principaux acteurs que nous avons identifiés sont les procureurs et c’est important qu’ils se réunissent pour se poser eux-mêmes la question », affirme-t-il.
Les chiffres sur la détention sont impressionnants. Sur 100 personnes présentées au procureur, 83% se retrouvent en détention et seuls 17% font l’objet d’une mise en liberté provisoire, nous apprend le DG de la DACG.
Le taux de détention le plus élevé est de 95% et Fatick est le tribunal qui enregistre le plus faible taux soit 68%.
Me Mbaye Gueye, bâtonnier de l’ordre national des avocats est monté au créneau pour dénoncer la propension des procureurs à envoyer des gens en prison.
Aux yeux de Me Gueye, « En un moment donné, il faut s’arrêter, réfléchir et voir ce qui doit être amélioré surtout lorsqu’on parle de la liberté d’une personne ».
