«100 milliards F Cfa de préjudice» : les derniers développements de l’enquête sur un vaste réseau de vol de carburant

Section de recherches de la gendarmerie
Section de recherches de la gendarmerie

Trente-cinq personnes sont en garde à vue à la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane dans le cadre de l’enquête sur un vaste réseau de trafic de carburant. Arrêtés pour la plupart à Senstock à Mbao, les mis en cause sont poursuivis pour association de malfaiteurs, vol au préjudice de son employeur, faux et usage de faux, escroquerie. Ils sont accusés d’avoir siphonné des années durant de grandes quantités de carburant pour alimenter un marché noir dont les clients sont des camionneurs de l’axe Dakar-Bamako, des transporteurs et même des particuliers.

Selon L’Observateur, qui a révélé cette affaire, le préjudice est estimé à plus de 100 milliards de francs Cfa. «Des stations d’essence perdent entre 50 et 100 millions par mois à cause de cette mafia, rapporte le journal. L’enquête de la gendarmerie révèle que les malfaiteurs n’épargnaient aucune compagnie : Titan Oil, Elton, Star Energy, Jah Oil, Mk Excellence, Edk, Eydon, Ciel Oil, Clean Oil…»

Les mis en cause sont des chauffeurs, des gardiens et autres agents de Senstock ainsi que des employés du bureau de contrôle Veritas. Lors de la descente des gendarmes à Senstock, celui qui est présenté comme le cerveau du réseau a réussi à prendre la fuite. Il a laissé derrière lui une Bmw X6 nouveau modèle. La voiture ainsi que d’autres véhicules de luxe appartenant à la bande, ont été saisis par les enquêteurs et stationnés à la gendarmerie de Colobane, révèle L’Observateur.

Les pétroliers vont se constituer partie civile

Au départ, les gendarmes avaient arrêté 53 personnes. Près d’une vingtaine d’entre elles ont été relâchées. Elles étaient «au mauvais endroit au mauvais moment», indique le quotidien du Groupe futurs médias.

La même source rapporte que «les chauffeurs des camions citernes de carburant reconnaissent les faits qui leur sont reprochés, mais accusent les employés de la société de contrôle Veritas, de Senstock et des gardiens». Elle poursuit : «Ils [les chauffeurs de citernes] soutiennent dans leurs déclarations que les agents de Veritas les ont aidés dans leurs actes délictuels en retirant le plomb des vannes, moyennant de l’argent et avec la complicité des gardiens et d’autres agents de Senstock.»

Ces accusations ont été appuyées, d’après le récit de L’Observateur, par l’arrestation de P.N, un des agents de Senstock «pris en flagrant délit en train d’aider un camionneur à sortir des bidons de 20 litres de carburant du dépôt de Senstock». Pour sa défense, ce dernier a affirmé que le carburant en question était un cadeau des conducteurs des camions citernes. «Des déclarations qui n’ont pas convaincu les gendarmes», selon L’Observateur.

Auditionné dans le cadre de l’enquête, le directeur de Senstock a assuré «qu’il veille toujours sur la sécurité des lieux et n’hésite pas à limoger des agents à chaque fois qu’il a été informé de dysfonctionnements dans la chaîne de distribution».

L’Observateur informe que les pétroliers victimes de la mafia du carburant «sont en train de se réunir pour se constituer partie civile».

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