Indonésie 14 personnes, dont 10 étrangers, toutes condamnées à mort dans des affaires de drogue doivent être exécutées ce 28 juillet, et ce malgré les nombreux appels internationaux à la clémence, des appels venus de l’ONU, de l’Union européenne, et des organisations de droits de l’homme. Le Français Serge Atlaoui, condamné à mort il y a 9 ans, a échappé de justesse à la peine capitale en 2008, et est toujours dans le couloir de la mort.
C’est la troisième vague d’exécutions depuis l’arrivée au pouvoir du président Joko Widodoen 2014. L’an dernier 8 condamnés, tous étrangers, avaient été exécutés pour des affaires de stupéfiants. L’ONU dénonce une justice inique. Tout comme les ONG.
« Les condamnations et les exécutions visent de façon disproportionnée des étrangers, des pauvres et des gens qui ne peuvent pas payer un avocat sérieux », explique Andrea Giorgetta, porte-parole de la Fédération internationale des droits de l’homme. « C’est une tendance de fond, il y a régulièrement des accusations en ce sens : les gens qui sont condamnés dans des affaires de drogue ont des procès inéquitables, dans certains cas les étrangers n’ont pas accès à des traducteurs ni à une aide juridictionnelle, et parfois tous les recours n’ont pas été épuisés avant le procès. En plus il y a régulièrement des rapports qui font état d’aveux extorqués aux inculpés ».
Un Pakistanais condamné pour la détention de 300 grammes d’héroïne et qui nie les faits a ainsi été battu et menacé de mort jusqu’à ce qu’il reconnaisse par écrit sa culpabilité.
Bien loin d’entendre les appels répétés des organisations internationales à renoncer à la peine capitale,
Jakarta persiste et signe.
Selon les autorités, 15
2 prisonniers attendent d’être exécutés dans le pays, et les condamnés pour affaires de drogue le seraient en priorité.
Les 14 condamnés à mort de cette nouvelle vague d’exécutions sont Indonésiens, Nigérians, Zimbabwéens et Pakistanais.