L’agence de presse congolaise officielle, ACP, a rendue publique, mercredi, une curieuse information: la ministre congolaise des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa, a renvoyé aux Etats-Unis six Congolais expulsés par l’administration américaine.
Selon la ministre, les six Concolais expulsés – ainsi que deux Zambiens – « sont arrivés menottés, enchaînés aux chevilles et au niveau des hanches, comme des esclaves ». En outre, ils portaient des couches afin de ne pas être obligés de se lever pour aller aux toilettes durant le voyage. Enfin, ce dernier a duré, selon la ministre, 20 heures pour certains expulsés et 30 heures pour d’autres.
La ministre des Droits humains a qualifié cette situation « d’inadmissible » pour le gouvernement congolais. Même si ces derniers étaient déportés par les autorités américaines en conformité avec l’accord signé entre les deux gouvernements, cela devrait se faire dans le respect de la dignité humaine, a-t-elle souligné. Une position que chacun peut comprendre.
Ce qui est moins compréhensible, c’est la décision qu’a prise Mme Mushobekwa: « C’est pour cette raison que nous avons refusé d’accueillir ces Congolais et avons décidé de renvoyer l’avion qui est reparti avec ses passagers ».
Autrement dit: la ministre des Droits humains a infligé à ses six compatriotes une prolongation de l’épreuve « inadmissible » subie et a tenu pour nul leur droit de ne pas être expulsés de leur propre pays, garanti par l’article 30 de la Constitution congolaise.
Vous avez dit « aberrant »?
Six Congolais expulsés de Washington, aux Etats-Unis d’Amérique, arrivés dans des conditions inhumaines à Kinshasa, ont été renvoyés mercredi 21 février de l’aéroport international de N’djili vers ce pays. L’annonce a été faite à la presse par la ministre des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa.
« Ces compatriotes sont arrivés menottés, enchaînés aux chevilles et au niveau de hanches comme des esclaves avec deux citoyens zambiens », a dit la ministre des Droits humains. Les intéressés ont même été obligés de porter des couches-culottes afin qu’ils n’aient pas à se lever pour aller aux toilettes.
Mme Mushobekwa est montée à bord de l’avion américain pour s’enquérir de la situation, en compagnie du responsable de la Direction générale de migration (DGM) qui a alerté les autorités congolaises.
La ministre a pu apprendre que les uns ont passé 30 heures, d’autres plus de 20 heures dans ce aéronef immatriculé « N 7176S ». Elle a qualifié cette situation « d’inadmissible » pour le gouvernement congolais.
Pour elle, même si ces personnes devraient être déportées par les autorités américaines, conformément à l’accord signé entre les gouvernements de deux pays, cela devrait se faire dans le respect de la dignité de la personne humaine. « C’est pour cette raison que nous avons refusé d’accueillir ces Congolais et avons décidé de renvoyer l’avion qui est reparti avec ses passagers », a-t-elle souligné.
Elle a, toutefois, précisé que le gouvernement congolais reste disposé à appliquer l’accord signé ad hoc signé par les deux pays dans le « strict respect de la dignité des Congolais expulsés des pays tiers ».
L’article 30 de la Constitution congolaise stipule dans son deuxième alinéa: « Aucun Congolais ne peut être ni expulsé du territoire de la République ni être contraint à l’exil, ni être forcé à habiter hors de sa résidence habituelle ».
Congo Indépendant (avec ACP/21.02) –