La visite du président sénégalais, Macky Sall, en Suisse est l’occasion pour ses opposants de la diaspora de rappeler à Genève qu’il n’est pas le chef d’Etat africain irréprochable qu’il veut paraître. Dans un courrier adressé au recteur de l’Université de Genève, un collectif de partis d’opposition dénonce «les violations des libertés, le népotisme, le clientélisme et une justice aux ordres».
«Il n’a pas réduit le mandat présidentiel comme il l’avait promis. Il interdit à l’opposition de manifester, alors que c’est un droit inscrit dans la Constitution. Et il fait condamner tous ceux qui pourraient lui faire concurrence politiquement.» Adiouma Diallo, représentant du Parti démocrate de l’ex-président Wade, estime que le prestigieux Prix Macky Sall pour le dialogue en Afrique ne reflète pas la réalité de sa politique extérieure. «Il a engagé l’armée sénégalaise en Gambie sans l’aval de l’assemblée et a des rapports tendus avec la Mauritanie», précise-t-il. Enfin, il reproche au président en place d’être «l’homme des intérêts français», dont «le bilan de coopération est négatif depuis cinquante ans».