Le président Adama Barrow a reçu mandat du peuple gambien de conduire sa destinée. Le successeur de Yahya Jammeh a prêté serment samedi 18 février au stade de Bakau. Les temps forts d’un événement historique.
Le 18 février a tenu ses promesses. La Gambie a fait honneur à son président, Adama Barrow. D’une pierre, il a réussi deux coups. Le 52e anniversaire de la Gambie a été célébré dans la sobriété et il en a profité pour prêter serment à nouveau. Un événement qui n’est pas dépourvu de temps forts. En fait partie le renforcement du dispositif sécuritaire. Montrer patte blanche ne semble plus suffisant pour accéder à l’intérieur du stade. Les événements du 10 février, notamment la tentative d’assassinat du président Barrow à la mosquée King Fahd de Banjul ont visiblement laissé des séquelles. Les journalistes ont été sommés d’entrer sans leurs sacs. L’ancien garde présidentiel de Jammeh qui aurait voulu s’en prendre à Barrow avait caché son pistolet dans un…sac. Or, les accréditations étaient censées faciliter au journaliste sa mission… Pour déjouer cette intransigeance des forces de sécurité en charge de filtrer les principales entrées du stade, certains journalistes ont dû user de moyens peu catholiques…
L’arrivée du président sénégalais au stade de Bakau a également marqué les esprits. Comme la veille, Macky Sall a été une nouvelle fois acclamé par le peuple gambien qui voit en lui son sauveur. A la tribune officielle où l’ont précédé ses homologues de la Mauritanie, du Ghana, du Liberia et de la Côte d’ivoire, le chef de l’Etat sénégalais était celui qui à attiré le plus l’attention.
Un autre qui n’a pas manqué de faire parler de lui durant cet événement, c’est le Général Usman Badji qui, de zéro, est en train de devenir héros en Gambie. Sur son 31 pour les besoins de cette fête de l’armée, l’ancien « ami » de Yahya Jammeh n’a pas lésiné sur les frasques. Tenant un talisman à la main gauche, le CDS comme on l’appelle en Gambie, donne quelques coups de fouets à l’air, histoire d’exorciser les mauvais esprits. Sacré Badji !
Des invités avec qui il a sympathisé figure un certain Cheikh Sidya Bayo, farouche opposant d’alors de Yahya Jammeh. L’accolade que l’auteur présumé du dernier coup d’état contre l’ancien dictateur a échangé avec le lieutenant général a ému plus d’un. À elle seule, cette image montre la voie à prendre par la nouvelle Gambie, celle de la reconstruction et de la Réconciliation.
Si quelqu’un est très attendu pour réconcilier la Gambie avec elle-même après 22 ans d’oppression, c’est bien Adama Barrow. Son arrivée au stade de Bakau a aussi mis les petits plats dans les grands. Très sûr de lui, il a rappelé cette image fantasque des lutteurs désirant en découdre le plus tôt possible avec leurs adversaires. Barrow est pressé de mettre en œuvre les grandes ambitions qu’il nourrit pour le peuple qui l’a élu. Dans le discours de clôture de la cérémonie, il a décliné sa feuille de route. De quoi rassurer les milliers de Gambiens qui ont bravé la chaleur pour prendre part à l’écriture de cette page historique de leur pays.