Une Française chauffeur de taxi à Bamako

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Une Française chauffeur de taxi à Bamako
Au Mali où quasiment aucune femme ne mène cette activité, Marianne Faucou, une Française chauffeur de taxi à Bamako, force l’admiration des passagers et de son entourage.
Marianne est non seulement l’unique femme chauffeur de taxi dans la capitale malienne mais en plus elle est Française.
Elle avoue faire ce travail par plaisir et aimerait que beaucoup de femmes se joignent à elle et conduisent des taxis.
« Je ne pense pas qu’il y a des métiers réservés aux hommes. Les hommes non plus ne me font pas savoir que je ne suis pas à ma place’’, explique-t-elle.
Sur les routes de Bamako, elle laisse souvent éclater sa colère face à l’indiscipline des piétons.
‘ »Tu ne vois pas la voiture ? Toi, tu es malade quoi. Ça c’est un fou ça. Un mec qui marche au milieu de la route comme s’il était une voiture’’, lance-t-elle à un piéton.
Elle a rejoint le Mali en 2011 en provenance de sa Corse natale.
Pendant trois ans, elle enseigne avant de se consacrer à son rêve d’enfant : conduire un taxi.
Elle décide donc de vivre son rêve en transformant sa voiture personnelle en véhicule de transport.
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Dans son taxi, Marianne discute avec les passagers et leur demande leurs impressions sur son travail.
« Avant d’arriver à destination. Je m’adresse aux passagers pour voir comment ils apprécient d’être dans ce taxi si particulier », dit-elle.
Ses clients, souvent assidus, apprécient son travail.
’’Je m’appelle Mama Sinayoko. Chaque fois, je prends le taxi de Marianne pour venir chez Choufi Adama. Il n’y a jamais eu de problèmes’’, indique une cliente assidue.
Awa Kassogué, une autre, explique que depuis qu’elle a connu Marianne, elle l’a vue très compétente dans la conduite.
« Je peux même dire qu’elle conduit mieux que les hommes’’, témoigne-t-elle.
Dans la circulation à Bamako, Marianne Faucon est devenue une particularité voire une exception qu’on regarde avec curiosité.
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Quand elle passe dans son taxi, les riverains la saluent de la main et elle réagit bien car, pour elle, le taxi est un moyen de communication et de découverte.
Son activité lui permet de bien gagner sa vie mais dans ce métier où les hommes sont rois les difficultés ne manquent pas pour la Française.
« Je me souviendrai toujours de ce vieux. Ce sont des jeunes qui cherchaient un taxi pour lui. Ils m’ont emmené au vieux. Au départ, je lui ai indiqué le prix qu’il devrait payer normalement. Il a dit non. J’ai divisé le prix par deux, il a dit non. J’ai dit je t’emmène gratuitement, il a dit non. Il avait très peur. J’aurai pu sortir du taxi et le prendre par la main. Mais je pense qu’il aurait eu plus peur. Je l’ai laissé tranquille. Je pense que c’est un homme qui a peur des femmes’’, raconte-t-elle.
A Bamako, Marianne vit avec son mari, Adama Konaté, un guérisseur traditionnel malien.
Ce dernier lui apporte tout son soutien.
« Vraiment, je lui fais parfaitement confiance dans son activité. Comme elle n’a pas peur de rouler la nuit. Je l’encourage beaucoup. Si elle a des problèmes à n’importe quelle heure. Elle m’appelle, je viens la dépanner elle continue son taxi. Moi dans notre mariage, ça ne me dérange pas’’

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