Suivez mon regard…. (Par Amadou Tidiane Wone)

Suivez mon regard.... (Par Amadou Tidiane Wone)

 

Lorsque l’on y regarde de près, les « Républiques » sénégalaises post-coloniales ont  chacune une identité remarquable. Hasard ou cours normal des choses? Nous avons connu la République des poètes et des belles lettres sous Senghor. Puis la République des administrateurs civils et des hauts fonctionnaires avec Abdou Diouf. Ensuite la République des Avocats avec Abdoulaye WADE. Nous sommes, depuis mars 2012, sous la République des journalistes!  

Sous chacune de ces Républiques une corporation a dominé le « système » et imposé un style de gouvernance. De nos jours, la communication et les métiers y relatifs ont le vent en poupe. Les journalistes et les groupes de presse sont aux commandes. Dans l’ombre, ou à des postes stratégiques, des hommes de presse dictent leur loi. C’est ainsi qu’il est devenu « normal » que des dizaines d’organes de la presse privée, avérés non rentables,  ne survivent que sous la perfusion de « subventions » d’origine peu ou pas licite. À charge pour l’OFNAC d’aller y voir de plus près. Nous avons suivi, en effet il y’a quelques temps des manifestations d’humeur de responsables de la presse en ligne appelant à un sursaut d’éthique et de transparence dans la gestion des entreprises de presse. Si on lit…entre les lignes (!) ce n’était ni plus ni moins qu’une alerte de plus lancée quant à l’opacité qui règne sur les flux d’argent qui circulent à l’intérieur des médias sans pour autant faire le bonheur des hommes et femmes de terrain. Mais c’est un autre débat! Il va falloir l’ouvrir plus  sérieusement!

Poursuivons notre raisonnement initial : puisque la presse gouverne elle ne parlera pas, ou si peu, des dossiers mettant en danger ses soutiens. Elle leur ménagera toujours une sortie honorable. Car, la presse n’amplifie que les causes qu’elle soutient. Elle se tait sur les causes adverses ou en parle mal. Or, nous vivons à une époque où tout ce dont la presse ne parle pas ne dérange personne. Car c’est comme si rien ne s’était passé. La presse n’est donc plus seulement que le quatrième Pouvoir. Elle anime et arbitre le jeu entre tous les Pouvoirs. Tantôt pour promouvoir, tantôt pour déstabiliser. À ce jeu la presse fait, bien des fois, preuve d’abus de…pouvoir! Évidemment je ne parle ici que de ce que l’on appelle communément dans notre pays  » une certaine presse »….

À la veille de la proclamation officielle des résultats des élections législatives du 30 juillet dernier et, suite à ce clin d’œil, nous espérons que… la bonne presse nous dira tout ce qu’elle sait! Car, le fait nouveau que constitue l’accessibilité des réseaux sociaux réduit drastiquement la marge de manipulation qui faisait la force des médias institutionnels. Il y’a d’autres sources pour étancher sa soif de savoir et de faire savoir. Le Monde change!

Le seizième Président des États-Unis Abraham Lincoln (1809-1865) disait :  » On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. »

Eh! Bien de nos jours cela est encore plus vrai . D’autant plus que la circulation de l’information est plus rapide et plus globale.

Tout finit par se savoir…

Amadou Tidiane WONE

[email protected]

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici