Serigne Khadim Gaydel Lô : « L’erreur…, c’est de croire que des solutions politiques peuvent être apportées à des problèmes économiques »

Serigne Khadim Gaydel Lô : "L’erreur..., c’est de croire que des solutions politiques peuvent être apportées à des problèmes économiques"

Serigne Khadim Gaydel Lo, a effectué une visite de courtoisie d’une semaine dans la capitale. Borom Ndame comme on l’appelle est surtout connu pour demeurer en base de Touba Baghdâd de Thiès. Ses visites dans la Capitale sont rarissimes et à cette occasion il s’est prêté à nos questions dans un entretien.

rigne Khadim, pouvons-nous savoir la substance de cette visite d’autant plus que vous n’êtes pas un habitué de la Capitale ?

Au nom de Dieu ; le Clément, le Miséricordieux.
Permettez- moi d’abord de rendre grâce à Dieu. Qu’Allah dans son grande mansuétude accorde le salut à demeure à celui qui a acquis la précellence alors que l’Aïeul était encore voile dans la boue ; je veux nommer le Prophète Mohammed (PSL). Que salut soit sur son auguste famille ; ses honorables compagnons et les dignitaires de l’Islam dans l’espace et le temps. Qu’honneur recouvre le serviteur par excellence du Prophète Mohammed ; son aède a demeure ; pureté de la charia et exemple vivant de la Souna ; notre guide Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké.
Le fait que je ne suis pas un habitué de Dakar n’est dû qu’au fait que mes activités de Touba Baghdâd occupent beaucoup de mon temps. Cependant je compte nombre de disciples et d’amis dans la capitale. Annuellement ; mes disciples de la capitale ont demandé une visite et j’essaie de mon mieux d’honorer cet engagement. Cela me permet aussi de jouer mon rôle d’éducateur en rencontrant mes disciples dans leur champ de vie, m’enquérir de leurs situations et les aider de mes prières.
Aussi tout cela entre à juste titre dans le cadre de la mission de vivification de l’œuvre de l’honorable maitre Cheikhoul Khadim. Nonobstant, à chaque fois qu’on foule ces terres on ne peut s’empêcher de penser aux supplices du Maitre en ce cachot étroit de Dakar. En effet le séjour en cette cellule infecte fut un des moments les plus difficiles de sa persécution avant qu’il ne fut déporté à l’ile du Gabon. Et devint alors un pauvre expatrié (Mutagharib) qui mit à contribution ces moments pour se livrer à la guerre sainte des passions (mujahid li nafs i). Nul doute alors qu’il devint alors comme le soleil (kash shams).
Mais Dakar aussi est un symbole de la victoire de Cheikhoul Khadim. C’est ici qu’il posa d’abord ses posa encore ses saints pieds de retour d’un voyage d’où il porta haut l’étendard de L’islam. C’est ici aussi que sera érigée cette mosquée Massalikul Jinan qui sera la confirmation de cette victoire du Cheikh aux eaux troubles de la Colonisation.

On a noté pendant cette visite ici que vous rencontrez beaucoup les membres de la société civile et politique de tous les bords, est-ce en cela que vous tenez votre surnom de pacificateur social ?

Ces membres de la société civile ou même politique sont avant tout des talibés pour la majorité. Quel que soit leurs fonctions, mon rôle de guide est de leur rappeler le bien et les consolider en ce qu’il croit fermement c’est-à-dire la doctrine de Cheikhoul Khadim. Aussi je converse beaucoup les hommes politiques de tous les partis sur les problèmes de l’heure. Ainsi mon rôle encore une fois est de pacifier et calmer les ardeurs pour l’intérêt supérieur de la nation. La pacification ou la recherche de la paix aussi bien au niveau de la communauté étatique que celle familiale est notre mission. J’ai mentionné la famille parce que c’est à ce niveau nucléaire de l’organisation sociétale que la pacification doit s’étrenner. Bon nombre de mes talibés sont jeunes et de concert avec les parents il m’appartient de les guider sur le bon chemin qui veuille qu’on s’arcboute dans la religion vraie pour ainsi devenir des citoyens modèles tout en étant utiles à ces parents. A ce niveau je dois dire que la visite en masse des parents de mes disciples nous a apporté du baume au cœur en ce qu’elle me permet de remercier Dieu .Car le rôle d’un guide n’est point de créer des problèmes entre les parents et leurs enfants bien au contraire réaffirmer ces liens.

Vous avez mentionné converser avec les acteurs de la vie politique justement que vous inspire la situation actuelle du Sénégal ?

Elle est difficile. Nous pouvons le dire parce qu’en tant que guide religieux et en recevant chaque jour des centaines de Sénégalais ; nous pouvons prendre appréhender de tout instant la température du pays. Ainsi il ne fait aucun doute que le Sénégal traverse des moments difficiles marque par une raréfaction des biens. Ce n’est pas un phénomène nouveau cependant il se trouve exacerbé par la crise internationale. Nonobstant j’ai peur que l’erreur dans laquelle nous peinons à sortir c’est de croire que des solutions politiques peuvent être apportées à des problèmes économiques. La politique demeure hélas notre sport national favori. Or le débat véritable doit être économique par la recherche commune d’une croissance soutenue à travers surtout les secteurs primaire ; et secondaire. Seul le travail paie. D’ailleurs la doctrine mouride élève le travail à l’échelle de la sanctification. L’orthodoxie mouride repose foncièrement sur le travail et plus particulièrement celui de la terre. Aussi je ne désespère pas qu’un jour qu’on se consacre à l’essentiel car nos problèmes sont certes aigus cependant c’est seulement par le travail qu’on puisse les résoudre.

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