Renvoi : Le présumé recruteur djihadiste Ibrahima Ly reste en prison

Présumé recruteur de candidats djihadistes pour la Syrie, Ibrahima Ly a fait face aux juges ce mercredi 14 février 2018. Devant le président de l’audience spéciale criminelle, il n’a pas pu s’exprimer sur les faits qui lui sont reprochés. Notification lui a été faite du renvoi de son procès à la date du 14 mars prochain.

Mais en attendant cette date, les avocats de l’accusé ont sollicité une demande de liberté provisoire pour leur client. Dans cette affaire, une des trois inscrites au rôle d’audience ce mercredi, où le ministère public s’oppose à leur client Ibrahima Ly, Me Borso Pouye et son confrère Me Abou Abdoul Daffe ont pesé de tout leur poids en faveur d’une liberté provisoire de l’accusé.

Me Pouye a plaidé la liberté provisoire pour son client qui selon elle, « est régulièrement domicilié au Sénégal où il a une famille. Nous avons en son temps eu à déposer une élection de domicile dans son dossier. Il s’y ajoute qu’il a toujours contesté les faits qui lui sont reprochés, il offre des garanties certaines devant la justice. C’est un délinquant primaire. Mieux, aucun élément factuel du dossier ne permet de dire qu’il a eu à commettre les faits qui lui sont reprochés.  Au vu de ces faits qu’il a toujours niés, nous pensons qu’il n’y a aucun risque de collusion ni de subordination de témoins. Sa détention remonte à plus de 2 ans », a rappelé l’avocate.

Me Daffe, prenant le relais a rappelé que les avocats de Camara avaient formulé une demande de liberté provisoire datée du 7 janvier 2016. Vu le temps de détention suffisamment long, il a estimé que celui-ci peut être bénéficiaire d’une demande de Liberté provisoire au regard de toutes les garanties.

L’accusé est impliqué dans une autre procédure ouverte en région parisienne
Le procureur n’a pas caché sa position. Il a invité la cour à ne pas accéder à la demande de l’accusé. Cela pour la simple raison que ce dernier « a été renvoyé devant le tribunal pour association de malfaiteurs en vue de commettre des actes de terrorisme ou d’avoir soutenu ou fait l’apologie du terrorisme. Le parquetier, dans ses propos, a rappelé les faits pour dire que l’accusé est impliqué dans une autre procédure ouverte en région parisienne en France pour des actes similaires. Toutes choses qui lui font dire que « laisser en liberté provisoire une personne à  qui on reproche des faits de cette nature peut être une menace publique. Il s’est rendu jusqu’en Syrie. Au regard de ce risque de menace de trouble de l’ordre public, le ministère public s’oppose à cette demande ».

Me Pouye a porté la réplique pour dire que son client est le seul poursuivi pour des faits d’association. Alors que tous ceux qui avaient été appréhendés dans cette affaire ont été libérés. « Vous présumez de la culpabilité de Ly. On parle de faits qu’il aurait commis en région parisienne, cela ne ressort d’aucun dossier. Il n’y a aucun risque de trouble à l’ordre public. Il n’a jamais eu maille (à partir) avec la justice. Il présente les garanties nécessaires pour pouvoir bénéficié d’une liberté provisoire », a-t-il indiqué.

Le président Samba Kane, après avoir recueilli les requêtes, a sonné la suspension pour quelques minutes. A la reprise de l’audience, il a annoncé le rejet de la demande introduite par les avocats d’Ibrahima Ly. Un rejet au motif qu’il n’y a aucune garantie de représentativité pour le tribunal et risque de trouble à l’ordre.

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