Présidentielle de 2019 : cette formule qui arrange tout le monde (Par Papa Ibrahima Diassé)

Le landerneau politique sénégalais s’est mué en une arène de lutte où des gladiateurs impudents s’affrontent dans un combat à mort où tous les coups sont permis. Telle pourrait être l’affiche à peine horrifique sur une affaire agitant la précampagne présidentielle sénégalaise qui attire les regards, attise les appétences et amarre les intérêts. Le remuement est manifeste prenant quelques fois même des relents de fourre-tout. Et pourtant le terrain est soi-disant occupé, sans médisance gratuite, par des individus de l’espèce humaine dotés de raison mais qui invraisemblablement n’en usent point pour parvenir à leur fin ; la faim plus que la fin justifiant éhontément les moyens pour certains ou encore l’absence de moyen pour d’autres. C’est un vrai méli-mélo qu’ils nous servent à la place des hautes stratégies qu’on aurait pu attendre d’individus qui aspirent à diriger les plus hautes sphères de la République. En clair, la scène politique nationale a pris depuis quelques mois des proportions inquiétantes aussi bien dans son fond que sur sa forme. L’enjeu du siège présidentiel a pris le dessus sur le jeu démocratique et l’élégance des pratiques entre acteurs. Le chef de l’exécutif d’un côté, obnubilé par un second mandat délaisse ses hommes bruyamment agités allant dans tous les sens, se pavaner comme des paons en parade ; lui-même ne roulant que pour ça. Les opposants d’un autre bord, animés par une rage de destituer Macky Sall, remettent leurs œillères et se déchaînent non pas dans une dynamique commune mais individuellement comme perdus dans le labyrinthe de leur destin. Ils semblent incapables d’apprendre des erreurs et des errements du passé, d’un passé pas si lointain. L’esprit fractionniste, le plus grand défaut qui mine leur démarche de tout le temps et qui les anéantit à chaque saison électorale ne les quitte guère décidément. Et ce cas de figure loin de les fortifier, les fragilise encore cette fois-ci profitant au camp présidentiel dont aucune action de propagande, de calomnie et de déchéance ne sera de trop pour s’éterniser au pouvoir. A l’arrivée, près d’une centaine de candidats à la candidature se sont déclarés. Des moins sérieux, aux vrais en passant par les plus loufoques, tout y passe et chacun, sinon tous lorgnent le grand fauteuil et rien ne peut les dissuader de ce désir pathologique pour ne pas dire épidémique. Résultat : il n’y a quasiment pas de coalitions en gestation, en tout cas pas pour l’heure, car chacun œuvrant autour de son ambition présidentielle, personnelle j’allais dire… . Il n’y a pourtant pas péril en la demeure ; il suffirait juste que chacun fasse fi de ses intérêts au profit de la République et du peuple pour qu’au lendemain du scrutin de février 2019, la vie reprenne ses droits augurant d’autres faisceaux d’espoir plus rayonnants à notre jeune démocratie. Quel péché avons-nous commis pour mériter ce sort dans les rangs de nos « élites » ? Pourquoi on ne daigne jamais sortir de ce cercle vicieux, ce long périple qui impose une course folle ? Alors qu’il suffit juste de partir à temps pour espérer voir le bout du tunnel. Sans quoi on demeure à tirer par la queue, le diable. Il sera certes difficile pour certains de ces hommes politiques de brûler leur égo pour initier voire provoquer la nature des coalitions devant les unir, mais sage de leur part de se faire violence pour l’intérêt général. Il y va de leurs propres intérêts sans jeu de mots. Quoi qu’il advienne ce message leur est destiné pour d’une manière ou d’une autre, provoquer un sursaut de patriotisme et susciter un réel débat sur la question. Des réflexions profondes et diverses qui pourraient aboutir à la réduction drastique des candidatures non seulement pour avoir des blocs homogènes et forts en leur sein mais surtout pour faciliter l’expression démocratique au peuple à travers des élections aisées, libres et transparentes. Mais malheureusement peu de pensées sont orientées vers ce peuple, grand perdant de ce jeu de dupes entre politiciens. Leur débat confiné dans le carcan de la médiocrité s’est vu rabaisser à un niveau qui frise la dérision. Les coups bas et actions immorales bannies qui infestent leurs guéguerres sur les réseaux sociaux sont le paroxysme de leur mesquinerie sans limite. On a beau être clairvoyant, adulé mais faut-il encore avoir un comportement qui le prouve pour mériter ces qualités sinon on laisse des zones douteuses sur notre passage et risque de se faire prendre au grand jour. Pourtant une observation minutieuse de la scène politique sénégalaise laisse émerger des forces convergentes et des partis qui s’attirent naturellement en pôle, donc en coalition du fait de la ressemblance de leurs programmes ou encore du profil de leurs leaders qui laissent transparaître quelques atomes crochus les uns avec les autres. Voilà quatre pôles de l’opposition avec des profils divers et variés qui font de chaqu

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