: POLITIQUE COMMUNALE A GUEDIAWAYE : ÉCHEC ET VISIONS DES ÉLUS ( Par Pape Gaye)

 

Par Pape Gueye

A l’issue des élections locales de 2014, les habitants de Guédiawaye avaient porté à la tête de

leurs communes des personnes qui symbolisaient l’espérance. Et à peine moins de deux ans

plus tard cette confiance haute s’est effritée, faute de reconstruction sur fond de propositions

alternatives, alors que cette reconstruction se doit d’être à la fois morale et économique. Elle

doit également se faire avec la transparence, en apportant une rupture profonde par rapport à

ce qui faisait auparavant.

C’est à croire que la ville de Guédiawaye est condamnée à demeurer figée dans des

« tabous », dans des blocages, malgré les ruptures annoncées et vendues aux populations

durant la campagne électorale.

Notre classe politique peine à se renouveler et ce, malgré le renouvellement indéniable des

visages et des personnalités.

Beaucoup de chimères ont été vendues aux populations. Nos élus d’aujourd’hui avaient fait

campagne sur le thème de la rupture. Pourtant deux (2) ans après leur élection, les équipes en

place dans les cinq (5) communes de Guédiawaye, n’ont pas su donner une direction claire

aux réformes clamées durant la campagne.

Que voit- t’on jusque là ? Aucune innovation n’a vu le jour, les budgets sont reconduits

d’année en année sans au préalable étudier les besoins des administrés, les populations sont

exclus de toute intervention concernant l’orientation et le vote du budget de leurs communes.

Ceux qui gèrent nos collectivités font cavaliers seuls avec une gestion opaque de nos

ressources. Ils oublient qu’ils ont la responsabilité de veiller à ce que les millions de F CFA

que leurs ont confiés les populations de Guédiawaye, soient utilisés au mieux et dans l’intérêt

de la communauté. Il se trouve que cette vision entre exclusivement dans le lot des promesses

électorales.

Comment pouvez-vous comprendre, accepter, après tout ce qui a été dit comme slogan à la

rupture, qu’une part importante du budget de nos collectivités, soit réservée aux cabinets des

maires ? Est-ce là une vision pour développer les communes de Guédiawaye ? Aujourd’hui

malgré les imperfections de l’acte III de la décentralisation, allons-nous encore nous laisser

bercer et endormir par certains discours de nos élus locaux pour justifier un futur échec ? En

restant spectateurs, ils endossent déjà le statut de victimes : c’est la faute aux autres, c’est la

faute à l’acte III de la décentralisation, dixit certains.

Franchement qui, aujourd’hui n’a pas de mots assez virulents pour dénoncer, pour vilipender

la gestion des communes de Guédiawaye.

L’insistance à ramener tous les problèmes des communes de Guédiawaye à la responsabilité

de l’Etat central est un aveu d’échec dans le sens où une collectivité qui se veut émergente, ne

peut pas toujours se reposer sur les fonds de dotations du gouvernement.

Il suffit de parcourir la structure des budgets de Sahm Notaire, de Golf Sud,

NdiaremeLimamoulaye, de Gounass et de WakhinaneNimzatt, pour être édifié du manque de

vision de nos magistrats. En effet, mener une politique de rupture, n’est pas du tout conforme

avec des budgets destinés au fonctionnement. L’idéal aurait été de revoir le montant alloué

aux investissements, fer de lance de tout développement.

LE BUDGET DU MAIRE DE SAHM NOTAIRE SUPERIEUR A CELUI

D’INVESTISSEMENT

Il y a un décalage extraordinaire entre les discours électoralistes et la gestion actuelle

constatée dans les différentes communes. Comment ne pas être scandalisé en constant qu’en

moyenne sur les 5 communes, seulement moins de 22% du budget sont destinés aux

investissements ? Paradoxalement, les cabinets des maires, de véritables gouffres financiers,

se voient octroyer un budget qui ne dit pas son nom, au nom du social mais à quelle fin ? En

tout cas, pas pour rendre meilleur la communauté. Imaginez dans la commune de Sahm

notaire, le montant alloué au cabinet du maire (100.240.000 F CFA ; 19,20% du budget) est

supérieur au budget d’investissement qui s’établit à 100.032.426 F CFA). Une commune

sérieuse s’abstiendrait d’un tel manque de respect.

Par ailleurs, le social n’existe même pas. Le social se bâtit sur une économie prospère.Aucune

avancée sociale ne peut se faire durablement contre l’économie, ou sans l’économie.

La situation économique à Guédiawaye est désespérante notamment pour les jeunes bien

qu’elle ne soit pas surprenante. Nos élus locaux sont dans l’incapacité de mettre en place des

politiques adéquates à l’endroit de la jeunesse qui représente plus de 60% de la population

dans cette partie de la banlieue. Les étudiants ne bénéficient d’aucun accompagnement. De

grâce, ne me parlez pas des allocations de tickets de restaurant. Ici, il s’agit d’une frange qui

dessine l’avenir de toute une ville donc c’est de leurs manquer de respect en faisant allusion à

ces tickets de restaurant.

Je suis d’avis que chaque commune est en mesure de mettre à la disposition de ses

concitoyens-étudiants des moyens de transports même s’il faut une contribution symbolique

de chaque étudiant. Encore mieux, nos collectivités doivent se positionner comme facilitateurs

entre les établissements financiers et les jeunes porteurs de projets. Et pourquoi pas ne pas

donner un nouvel élan au partenariat international dans l’optique de trouver financements aux

meilleurs projets de leurs administrés. N’est ce pas là un bon début à la transformation

économique de la ville dans son ensemble.

« LE MAIRE DE WAKHINANE TERREUR DES CONSEILLERS »

La jeunesse de Guédiawaye mérite plus de considération de ses élus et cette attention doit se

refléter en premier lieu sur la ligne Education-jeunesse-culture du budget qu’on alloue des

montants dérisoires :

– 3,33% du budget à Gounass

– 4,70% du budget à Golf Sud

– 2,09% du budget à Ndiareme

– 4,93% du budget à Sahm Notaire

– A Wakhinane, les conditions drastiques imposées par le maire et directeur de la RTS,

Racine Talla, la terreur des conseillers, ont été telle que les gens ont refusé de nous

donner les détails du budget.

A la ville où le maire Aliou Sall continue de faire ce qu’il sait faire de mieux : promettre. Il

vient de proclamer 2016 comme l’année de chantiers. Qu’il sache qu’il vient de perdre 2 ans

de son mandat à ne faire que voyager et parler. Au fait, une petite suggestion Monsieur le

Maire de la ville, je pense que Guédiawaye dispose d’assez de mosquées, la population vous

attend ailleurs surtout sur vos promesses électorales dont la plus importante est l’emploi des

jeunes de tout bord.

A l’endroit des maires de Sahm Notaire, de Golf Sud, Wakhinane, Ndiareme, Gounass et au

maire de la ville, Monsieur Aliou Sall, sachez que les discours ne font pas vivre même s’ils

peuvent toujours faire effet sur le court terme.

Quand on est coincé dans une impasse, on ne peut que stagner ou reculer. Encore faut-il

admettre que l’on se fourvoie ! Ce serait déjà une formidable prise de conscience, une

formidable avancée.

IBRAHIMA DIOUF dit GAYE GAYE

Economiste – Statisticien

 Email : [email protected]  Tel : 77 417 06 81

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