PAPE NDIAYE SOUARE : « J’ai la Coupe du monde en point de mire »

PAPE NDIAYE SOUARE : « J’ai la Coupe du monde en point de mire »

Pape Ndiaye Souaré, crashé, ressuscité Il y a plus d’un an, le défenseur sénégalais était victime d’un grave accident de voiture. Le voilà de retour, comme remplaçant, à Crystal Palace, avec la Coupe du monde en point de mire.

Pape Ndiaye Souaré (27 ans) est resté sur le banc de Crystal Palace dimanche contre Manchester City (0-0), spectateur impatient de revenir enfin sur un terrain du Championnat d’Angleterre. Plus de quinze mois après son terrible accident. L’image a accompagné le Sénégalais durant toute sa reconstruction. C’était le 11 septembre 2016, un dimanche à l’heure du déjeuner, près de Londres. Pape Souaré, l’ancien défenseur de Lille (2010-2015), vient de dé- poser un ami à l’aéroport quand sa voiture est percutée par une autre.

Le choc est violent, sa bagnole s’encastre contre un poteau. Le joueur est piégé. Les pompiers sont contraints de découper le toit pour le sortir. Sa jambe droite et sa mâchoire sont fracturées. Il est passé tout près du pire. « À quelques centimètres… Légèrement plus haut, j’étais paralysé car c’était la colonne, et légèrement plus bas, le genou était foutu, explique-t-il. J’ai donc eu de la chance et je remercie le bon Dieu. J’ai entendu des gens, lors de ma rééducation, qui pensaient que je ne rejouerais jamais car je suis l’un des rares footballeurs à avoir eu une telle fracture. » Mais il se bat. Il livre sa philosophie : « Je sentais la douleur, et ce n’était pas toujours évident, mais je n’allais pas lâcher. Je dois aider mes proches. Enfant, mon rêve était d’être pro. Je viens de loin et ce n’est pas une fracture de la jambe qui allait m’empêcher de le réaliser. »

“Si je suis un miraculé ? Oui, bien sûr »

Il évoque l’hélicoptère qui l’amène après le crash dans un hôpital londonien, ces repas impossibles à avaler pendant quelques semaines après l’opération de la mâchoire, les signes de soutien des fans du club. Et ces visites, les premiers jours. «J’ai vu Alan Pardew, l’entraîneur, Scott Dann et Damien Delaney, qui venaient au nom des joueurs, énumère-t-il. C’était génial. Tu as peur quand tu vois ta jambe prise contre la porte, tu doutes parfois mais progresser au fil du temps, ça donne le moral. Dans ma tête, je savais que je reviendrais. J’y ai toujours cru, sinon je ne serais pas là.»

Il reprend par des gestes simples, des pas sur un tapis adapté, un petit jogging, des montées d’escaliers, des passes. Il revient six mois plus tard sur le terrain, sous une ovation de ses coéquipiers. Puis il rejoint les moins de 23 ans et évolue enfin avec l’équipe réserve. «Ce sont des moments particuliers, dit-il, tu comprends que tout le travail te permet d’être là, ces heures sous la machine pour reprendre un tout petit peu de muscle puisque je ne pouvais plus rien faire. Et quand tu entres sur un terrain, même s’il n’y a pas de spectateurs, tu es tellement heureux… » Reste l’équipe première.

Quand son entraîneur le lance contre Huddersfield, en Coupe de la Ligue (1-0), le 19 septembre 2017, en seconde période, il ne tient plus. « Là, tu repenses à tout et c’est un bonheur incroyable », se souvient-il. Depuis, s’il a trouvé une place de remplaçant, le Sénégalais n’a pas encore évolué en Premier League. «Mais je continue à cravacher et j’ai la Coupe du monde en point de mire, assure-t-il. J’ai retrouvé toutes mes sensations, je n’ai plus de douleurs. Si je suis un miraculé ? Oui, bien sûr.»

Il attend maintenant le jour où Roy Hodgson, son nouveau boss, le fera entrer en jeu. C’est peut-être pour lundi 8 janvier contre Brighton en FA Cup.

Souaré n’a plus joué avec les Lions depuis le 28 mai 2016 face au Rwanda (2-0) en amical. Pendant ce temps Saliou, Ciss, Adama Mbengue et dernièrement Youssouf Sabaly, se sont signalés sur le couloir gauche des Lions.

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