Ngoné Ndour : ’’La musique sénégalaise s’ouvre de plus en plus »

 

 

 

La productrice et présidente du conseil d’administration (PCA) de la Société du droit d’auteur et des droits voisins (SODAV), Ngoné Ndour, a dressé un constat satisfaisant de l’évolution actuelle de la musique sénégalaise, de plus en plus caractérisée, selon elle, par une ouverture sur d’autres types de musique et sonorités.

« La musique sénégalaise se porte bien. Avant, le public sénégalais était fermé à d’autres types de musique. Aujourd’hui, on voit qu’il s’ouvre davantage. Il accepte d’autres musiques, d’autres sonorités, c’est bien », a-t-elle dit dans un entretien avec l’APS, dans le cadre de la Fête de la musique, célébrée mercredi dans le monde.

Le PCA de la SODAV estime que cette évolution est « une façon de montrer peut être que même demain, la musique ‘mbalax’ peut être influencée par ces nouvelles sonorités ».

Le « mbalax » est certes ’’une musique brute’’, mais ’’je suis sûr qu’un jour ou l’autre, il aura son temps’’, à condition de « l’adapter aux nouvelles technologies et aux types de sonorités qui existent », note-t-elle.

Dans le même esprit, le secteur de la musique, caractérisé par « une anarchie », doit être davantage organisé, a souligné la productrice chargée du label ’’Prince arts’’, l’une des principales boîtes dédiées à la production musicale au Sénégal.

« Ce qu’il faut souligner, [c’est] l’organisation qui fait défaut, il faut qu’on arrive à identifier [les acteurs], tout le monde ne peut pas être producteur, chanteur ou musicien. Chacun doit jouer son rôle », a fait valoir Ngoné Ndour.

« Il y a une certaine anarchie, c’est peut-être ce que le statut de l’artiste va régler, le plus grand problème de la musique, c’est cela’’, sans compter ’’le problème du financement », a-t-elle insisté.

Ngoné Ndour précise qu’ »on n’a pas de fonds venant de l’Etat ou d’ailleurs pour financer la production’’. Elle souligne la nécessité de former davantage les acteurs du secteur et d’aider surtout « à diminuer les taxes qui pèsent sur les entreprises culturelles’’.

« Le secteur est surtaxé, on paie les droits d’auteurs à la SODAV. C’est normal puisqu’il faut que les artistes vivent, il y a aussi la perception municipale, 15%, et la TVA de 18%. Ce n’est pas possible de s’en sortir, nous sommes surtaxés’’, affirme Ngoné Ndour.

« On gagnerait plus à [aider ce secteur] pour résoudre une partie du chômage des jeunes, car ils sont de plus en plus intéressés par les arts », fait-elle observer.

Ngoné Ndour estime que « ces difficultés rencontrées dans le secteur ont fait fuir des producteurs, car, avec ces surtaxes, il est impossible de faire des bénéfices pour réinjecter l’argent dans le secteur ».

« C’est ce qui explique l’autoproduction des artistes, lesquels se battent pour être devant’’, de même que « le contenu décrié des productions ».

« Quand on s’autoproduit, il n’y a pas une direction artistique pour juger du contenu de l’album de l’artiste. C’est ce qui explique ces contenus », explique la PCA de la SODAV.

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