Moustapha Diakhaté répond à Yakham Mbaye: « Je ne polémique pas avec lui ni en privé, ni en public. Nous ne sommes pas au même niveau. »

Moustapha Diakhaté répond à Yakham Mbaye: « Je ne polémique pas avec lui ni en privé, ni en public. Nous ne sommes pas au même niveau. »

La bataille fait rage à l’Alliance pour la République. Et les coups continuent de pleuvoir. Les uns aussi rudes que les autres. Ainsi, après la sortie au vitriol de Yakham Mbaye contre les ‘’félons et scorpions’’ de Palais, la réaction de Moustapha Diakhaté n’a pas trop tardé. Refusant de polémiquer avec celui dont il dit avoir connu le père, le Président du groupe parlementaire de Benno bokk yaakaar, assène ses vérités, toutes griffes dehors. Entretien !


Moustapha Diakhaté répond à Yakham Mbaye: « J’ai connu son père avant sa naissance et par conséquent... »

Comment appréciez-vous la sortie de Yakham Mbaye, qui s’en est pris à vous dans une lettre ouverte. Et dans laquelle il défend le frère du président de la République, Aliou Sall ?
Je n’ai aucune appréciation de la sortie de ce monsieur. Je ne polémique pas avec lui ni en privé, ni en public. Nous ne sommes pas au même niveau.

Qu’est-ce qui vous oppose ?
Je n’en sais rien. J’ai connu son père avant sa naissance et par conséquent, rien ne peut m’opposer à lui et rien ne nous opposera.

Est-ce que cette sortie n’est pas une réponse après votre déclaration contre Aliou Sall ?
C’est son droit. Pour ce qui concerne la demande de renoncement à l’investiture d’Aliou Sall, s’il y a un faucon, c’est Macky Sall. C’est lui tout seul qui a décidé, sans consulter personne parmi ses collaborateurs, de demander à son frère de renoncer à son investiture. Imputer cette décision que le Président a prise unilatéralement, sans consulter personne, à des responsables du parti, participe de la lâcheté. C’est un mensonge.

Ne pensez-vous pas que cette situation devait être réglée à l’intérieur de votre parti ?
J’aurais bien aimé que les problèmes soient réglés à l’interne. Le Président Macky Sall sait que j’ai tout fait pour que ce problème soit réglé à l’interne. C’est dans un meeting politique, relayé par les médias, qu’Aliou Sall nous a imputé la décision de son frère lui enjoignant de se retirer des investitures de Guédiawaye. Il nous a ainsi accusés d’être les faucons qui seraient les auteurs de cette décision du président de la République. D’abord, ce n’est pas le cas. Il accuse son frère d’être sous influence de faucons du palais. Il a manqué de respect certainement à son grand frère mais aussi à l’institution de la République et cela est inacceptable.

Comment voyez-vous la démarche d’Aliou Sall qui, après avoir déclaré publiquement qu’il va se retirer, est revenu sur sa décision ?
Vous savez que la fidélité à la parole donnée n’est pas donnée à tout le monde. Manger ses propres vomissures, ce n’est pas la première fois qu’on le voit au Sénégal. Mais cela peut l’être pour Aliou Sall ou d’autres. En tout cas, c’est désolant et déplorable. Cela nous renseigne sur l’individu qui est préoccupé plus par sa personne que par son honneur et les intérêts de son frère, Macky Sall. Mais ça, c’est son problème. Vous avez récemment déclaré qu’il risquait une exclusion si jamais il présentait une liste dissidente.

Pensez-vous que le Président irait jusqu’à exclure son propre frère de son parti ?
Ce n’est pas moi qui le dis. Mais le Président Macky Sall lui-même. Il a dit que tout militant de l’Alliance pour la République qui se hasarderait à diriger ou être sur une liste parallèle à celle de BBY sera exclu du parti. Si Aliou Sall le fait, cette sentence lui sera appliquée. En dehors de l’affaire Aliou Sall, il y a celle de Thierno Alassane Sall qui défraie la chronique. Pouvez-vous nous édifier sur la situation ? Je n’en sais pas davantage que ce qui est relaté dans la presse. Il semble que c’est une divergence sur l’octroi d’une superficie à explorer par Total. Sur cette affaire, moi je suis en totale opposition avec Thierno Alassane Sall.

Mais pourquoi ?
Pour plusieurs raisons. La première est que, c’est Macky Sall que les gens ont élu président de la République et qui définit la politique de la nation. Le gouvernement et les ministres qui le composent sont chargés d’appliquer la politique définie par le président de la République. Si un ministre n’est pas d’accord avec cette politique, il démissionne. La deuxième raison, je crois que ce serait hasardeux et dangereux pour notre pays de mettre tous nos œufs pétroliers et gaziers dans le seul panier de Cosmos Energy. Je pense que la diversification des partenaires dans l’exploration, et ultérieurement dans l’exploitation, me semble être une option stratégique. Le troisième élément, le choix de Total me semble être intelligent. La France ne produit pas une goutte de pétrole et de gaz. Et pourtant, par le fait de l’ingéniosité et du génie de Total, la France est devenue un acteur mondial en termes de pétrole et de Gaz. Total noue des relations avec de grands pays producteurs d’hydrocarbures et je crois que le Sénégal a tout à gagner en nouant un partenariat avec cette firme. D’après certaines informations, Thierno Alassane Sall a dit que Total a proposé deux fois moins que ce que propose Cosmos.

Est-ce que cela ne pose pas un problème ?
S’il ne tenait qu’à moi, on pourrait même attribuer à Total l’exploration à titre gratuit. Aujourd’hui, le Sénégal de 2017 n’a rien à voir avec le Sénégal de 1967 ni celui de 2012. La découverte du pétrole et du gaz a changé complétement la place de notre pays dans le monde. Ceux qui sont en train de détruire aujourd’hui l’Irak ou la Syrie en armant des djihadistes, le font parce qu’ils craignent la concurrence de ces pays sur le marché des hydrocarbures. Ces gens sont prêts à armer des djihadistes ou des pays voisins, pour détruire le Sénégal. Ceci pour une raison simple : le Sénégal pétrolier et gazier est un concurrent terrible pour certains pays riches en hydrocarbures et qui nous ont devancé sur le terrain. C’est pourquoi je considère que l’implication de Total est un dispositif de sécurité pour notre pays pour deux raisons : la France est un pays qui siège de manière permanente au Conseil de sécurité des Nations unies. Deuxièmement, c’est une puissance militaire et que n’eût été son intervention, aujourd’hui, il n’y aurait pas le Mali. Ceux qui ne veulent pas que le Sénégal se positionne dans le marché pétrolier, parce qu’il sera un concurrent terrible du fait de sa position géographique par rapport à l’Europe et aux Amériques, sont prêts à nous donner des coups plus terribles. Ce qui est clair, c’est que partout où la France et ses intérêts sont présents, elle est prête à intervenir pour aider ces pays à se sécuriser. C’est pourquoi je considère que c’est intelligent et c’est une bonne option pour le Président Macky Sall, d’impliquer Total dans l’exploration et ultérieurement, dans l’exploitation du pétrole…

Lire la suite dans le quotidien Enquête

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici