« Monsieur le Procureur les citoyens de Dakar vous dénient le droit de parler en leur nom »

Cheikh Bamba Dièye est très amer. Dans une lettre très critique envoyée à la presse, ce lundi 19 février, le leader du Fsd/Bj vise Serigne Bassirou Guèye. Qu’il accuse d’avoir « jeté le discrédit sur l’honneur et l’honorabilité » du maire de Dakar, emprisonné pour détournement de deniers publics.

L’ancien ministre qui dénie au procureur de la République le droit de parler au nom des Dakarois  le traite, entre autres, « d’inquisiteur intéressé de Mackyland ». Seneweb vous propose in extenso la lettre de Cheikh Bamba Dièye.

« À L’INQUISITEUR INTÉRESSÉ DE MACKYLAND »
Comment Monsieur l’inquisiteur de la république pouvez-vous avoir la prétention de vous vêtir du manteau de défenseur d’une ville qui vous doit, sur presque une année, sa léthargie ?

Comment pouvez-vous pousser le ridicule au point de vouloir parler au nom des dakarois vous qui avez été capable, par vos agissements sur plus de 11 mois, de bloquer le fonctionnement de cette cité ?

Les citoyens de Dakar vous dénient le droit de parler en leur nom parce que vous avez voulu jeter le discrédit sur l’honneur et l’honorabilité de l’homme qui incarne leur institution.

Vous avez été capable donc coupable, au mépris des dispositions de la Constitution et du code électoral, de refuser l’exercice d’une liberté fondamentale à leur maire investi sur une liste électorale.

Comment osez-vous proclamer urbi et orbi être mandaté par un peuple et ses représentants si tout au long de cette affaire vous n’avez pas une seule fois été guidé par la Constitution, les lois et règlements que le peuple souverain s’est librement dotés ?

Monsieur, vous qui aurez dû être le défenseur de la société, vous vous êtes auto-disqualifié pour agir au nom du peuple Sénégalais, de ses représentants et de nos lois parce que le peuple Sénégalais, pourvoyeur de tous les pouvoirs, ne s’est pas retrouvé dans votre comportement consistant à refuser une application simple des principes de droit qui fondent votre pouvoir.

Comment osez-vous prétendre parler et agir pour le peuple sénégalais si vous avez été capable, pour on ne sait quelle raison inavouable refuser de reconnaitre l’immunité parlementaire du député Khalifa Ababacar Sall que le peuple têtu et rebelle lui a conféré malgré votre obstination à vouloir influer sur la liberté constitutionnelle du citoyen de se choisir ses représentants ?

Monsieur l’inquisiteur, si vous n’agissez ni pour le peuple de Dakar encore moins pour les Sénégalais ; si vous n’êtes pas gouverné par la Constitution et les lois de la République alors pour le compte de qui agissez-vous ? Pour les intérêts de qui poursuivez-vous ?

Certainement pas pour le compte du législateur qui a consacré la séparation des pouvoirs pour éviter que l’institution judiciaire ne soit domestiquée et mise au pas par le pouvoir exécutif.

Est-il besoin de rappeler à un lion sourd ou endormi la phrase de Montesquieu qui disait avec raison que : « il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice.

Où se trouve alors l’association de malfaiteurs ? Sinon qu’elle est ici dans la collusion entre un Président de la République déviant et un magistrat couché qui nous rappellent que tous nos combats démocratiques et nos sacrifices passés sont nuls et sans effets.

Ô que si monsieur, vous qui avez oublié pour qui vous travaillez, je me ferai le plaisir de vous rappeler le premier sermon du Khalife Aboubacar. La coïncidence n’est pas fortuite entre le premier lieutenant du Saint Prophète et le citoyen que vous voulez exécuter sur ordre : « Ô, musulmans … Sachez que la plus intelligente des intelligences est la piété et que la plus stupide des stupidités est la perversité. De même, le plus fort d’entre vous pour moi est celui qui a été considéré par les autres comme faible jusqu’à ce que je lui rétablisse ses droits, et le plus faible d’entre vous pour moi est celui qui est considéré comme fort jusqu’à ce que je lui prenne le droit qu’il a usurpé… Si j’agis en bien aidez-moi et si je n’agis pas en bien alors corrigez-moi ».

Cheikh Bamba DIÈYE
Secrétaire Général du FSD-BJ

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