Moi, première dame ? Par Marième Faye Sall

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Ma Fondation ne peut pas avoir la prétention de trouver des solutions, mais elle peut constituer un pont entre les plus nantis et les démunis

En cette journée internationale de la femme, le 8 mars 2015, je présente mes vœux les plus sincères à toutes les femmes du Sénégal et leur souhaite un Sénégal de paix et de prospérité. Je saisis cette occasion pour  partager avec vous quelques idées  sur ma place auprès de mon époux, le Président Macky Sall. Etant consciente que je dois contribuer à ma manière au développement à l’instar de ce que vous faites au quotidien. La femme sénégalaise joue un rôle et occupe une place exceptionnelle pour l’émergence de ce nous avons de plus cher : notre pays !A ce sujet, je ne doute pas un seul instant de votre engagement. Je vous vois agir dans tous les secteurs : le commerce, l’agriculture, la transformation des produits halieutiques, etc. C’est pourquoi, en tant qu’épouse du Président de la République, je ne saurai être indifférente à ce qui se passe  autour de moi et suis fière de mes compatriotes.

L’élection du Président Macky Sall en mars 2012 constitue aussi pour moi, son épouse un changement majeur dans ma vie et celle de mes enfants. Ma première réaction fut de trouver l’équilibre entre ma vie d’épouse, de mère et de renforcer la nécessité d’être attentive aux sollicitations de mes compatriotes pour que le flambeau de l’espoir, yakaar soit porté très haut. Il s’agit aussi de prendre conscience que la vie de Président de la République est un moment dans la vie et qu’il faut essayer de marquer par des actions utiles.

Beaucoup de Sénégalais ont pensé que ma présence au Palais de la République, par ma culture, mon éducation constitue une rupture. Evidemment, je fus consciente très tôt que mon devoir est de continuer dans la tradition des premières Dames qui m’ont précédée tout en apportant ma touche personnelle, mon identité. Je dirais d’emblée que je ne me suis jamais sentie dans la peau d’une Première Dame telle qu’on l’a appréhendée jusque là mais pour aider le Président dans sa tâche, je dois investir le créneau du social.

Mon mari avant d’être élu a fait le tour du Sénégal et s’est rendu compte de l’état de pauvreté dans lequel se trouvaient beaucoup de nos compatriotes. Nous partageons la même sensibilité : importance d’être à l’écoute des autres, de son prochain, avoir l’esprit de partage et accorder une attention particulière au plus faible.

Comment y arriver sans s’appuyer sur un cadre, un instrument ? C’est ainsi que je mis sur pied avec l’aide de quelques amis, la  Fondation Servir le Sénégal. De 2012 à aujourd’hui, l’action au sein de la Fondation est multiforme allant de l’appui à l’éducation à la santé, en passant par les interventions au cours d’événements qui rythment la vie de notre nation. La Fondation Servir est un réceptacle pour diverses sollicitations. Il est évident qu’on ne peut répondre de façon satisfaisante à toutes les demandes qui sont nombreuses mais Servir le Sénégal reste à l’écoute de tous.

Une Fondation de Première Dame ne peut pas avoir la prétention de trouver des solutions, mais elle peut constituer un pont entre les plus nantis et les démunis. Même si je refuse des procédés liés au fundraising néanmoins, les contributions volontaires et les partenariats ont permis à la Fondation de faire plusieurs réalisations et d’aider lorsque dans la mesure du possible.

Je pense qu’en Afrique en général et au Sénégal, en particulier, les valeurs de solidarité, de partage, de justice sont essentielles pour juguler tous les manques et rareté ; dans notre pays, s’y ajoute la Téranga (l’hospitalité), le socle sur lequel repose la convivialité qui rend ce pays si beau !

Je suis très consciente qu’une fondation de Première Dame en Afrique a tendance à ne pas survivre à la fin des fonctions de l’époux mais l’essentiel c’est d’accompagner justement  le magistère du Président. Tout compte fait, l’essentiel est d’aider son époux à réussir sa mission en essayant de satisfaire un grand nombre de ses compatriotes.

A ce titre, la Fondation de la Première Dame peut être d’utilité publique. Il faut simplement l’inscrire dans les voies définies par le Président, en puisant aussi dans ce que j’ai de plus profond en moi. Soulager la douleur, promouvoir la justice ont toujours constitué mon crédo. je suis épouse et mère et dans l’histoire du Sénégal, depuis les Yacine Boubou, Mame Diarra et Mame Fawade Welé, la femme sénégalaise dispose de références pour conforter son rôle et ses actions au sein de sa famille et sa société.

Vous savez, diriger un Etat, surtout un pays comme le Sénégal où tout est priorité, n’est pas chose aisée et je dois veiller au confort moral, à la santé de mon mari, le soutenir et le protéger. Je dois m’oublier pour lui car il lui faut réussir sa mission, et ceci grâce à l’aide de Dieu.

D’ailleurs, à ce niveau, je ne fait que continuer ce que j’ai toujours vécu. Même lorsque mon mari n’était pas encore Président, j’avais pensé qu’une des forces de la société sénégalaise reposait sur l’entraide qui doit demeurer, transcender les régimes et les pouvoirs. Le rôle de la Première Dame peut être mieux structuré pour sa pérennisation au-delà de l’exercice du pouvoir par le mari. Par exemple. On peut être davantage attentif aux efforts fournis par les Premières Dames.

Dans les grandes nations, l’épouse du Chef d’Etat voit ses activités financées par les fonds publics; elle dispose, par ailleurs, d’un secrétariat mis à sa  disposition pour répondre, ne serait ce qu’au courrier immense qu’elle reçoit. Et croyez moi, une Première Dame a un rôle utile. Vous savez, un Président de la République ne peut pas être accessible à tous; son épouse sur ce plan peut le seconder, être attentive, soulager, mener des actions sociales; être quand c’est nécessaire, son prolongement.

 

 

Moi, première dame ? Par Marième Faye Sall

 

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