Mercato : Neymar au PSG, coup de folie ou coup de génie ?

Le transfert du Brésilien au PSG, qui constituerait à l’évidence le plus beau coup du mercato estival, renvoie inévitablement à la question de la faisabilité économique d’une telle opération.

 

Le Parisien: Formentera (Espagne), mardi. La star du Barça, qui attire tous les regards en ce moment, a pris du bon temps lors de sa journée de repos dans l’archipel des Baléares. © GTRES/BESTIMAGE Formentera (Espagne), mardi. La star du Barça, qui attire tous les regards en ce moment, a pris du bon temps lors de sa journée de repos dans l’archipel des Baléares.

Grandeur et démesure des chiffres. La possible arrivée de Neymar au PSG suscite beaucoup d’espoir, côté parisien. Elle soulève aussi de nombreuses questions sur la faisabilité économique de l’opération. La clause libératoire de la star brésilienne du Barça a ainsi été fixée par le club catalan à 222 M€ cet été. Un montant qui ferait de Neymar le joueur le plus cher de l’histoire, très loin devant Paul Pogba, transféré l’été dernier de la Juventus Turin vers Manchester United contre 105 M€. Dans quelles conditions le PSG pourrait-il conclure l’opération ?

Une chose est sûre, le club de la capitale dispose des fonds nécessaires, même dans le cadre d’un paiement intégral dès cet été. Le club parisien a budgété en effet une enveloppe de 220 M€ en vue de ce mercato. Lissée sur cinq ans, soit la durée probable du contrat que Neymar pourrait signer avec le PSG, cette dépense pharaonique n’impacterait les comptes du club qu’à hauteur de 44 M€. Resterait ensuite la prise en charge du salaire. Les estimations les plus sérieuses tournent autour de 30 M€ brut par an. Soit une masse salariale d’environ 50 M€ pour l’employeur.

Des retombées hors normes

«Si l’on fixe le coût total de Neymar à environ 90 M€ par an, il est absolument impossible d’équilibrer la balance, tranche Damien Comolli, ex-directeur sportif de Liverpool, conseiller de plusieurs clubs de Premier League. Les recettes sponsoring pourraient grimper de 10 à 15 %, tout comme le prix des loges au Parc des Princes. Mais c’est un maximum.» Ennuyeux dans le cadre du fair-play financier, toujours en vogue du côté de l’UEFA, qui impose aux clubs européens d’aligner chaque saison les recettes sur les dépenses.

«La seule façon pour le PSG de rationaliser l’arrivée de Neymar, ce serait de vendre Verratti, poursuit l’expert français. Sinon, je ne vois pas.» Le sponsoring maillot du PSG, signé actuellement avec la compagnie aérienne Fly Emirates, sera bientôt l’objet de renégociations. Valorisé à hauteur de 25 M€ par saison, son prix pourrait quand même s’envoler avec Neymar. Tout comme le nombre de maillots vendus chaque saison. De quoi amortir, un peu, le choc financier de son éventuelle arrivée.

«Il ne faut pas raisonner en termes d’équilibre recettes-dépenses sur une saison donnée, riposte Luc Dayan, spécialiste de la reprise de clubs de football. Neymar a 25 ans. Il pourrait devenir un actif du PSG, susceptible d’être revendu dans trois, quatre ou cinq ans pour un montant comparable. Et dans ce cas, la rationalité économique serait au rendez-vous.» Une vision à long terme complétée par Didier Poulmaire, avocat spécialiste du sport-business et de l’image des stars. «Il ne faut pas se laisser impressionner par les charges que représenterait Neymar, avance l’ex-avocat de Laure Manaudou et Yoann Gourcuff. D’abord, il est l’un des trois ou quatre meilleurs joueurs de la planète. Ensuite, c’est une marque mondialement connue, dotée d’une image puissante et très positive. Il incarne des valeurs de fraîcheur, de spontanéité et de générosité. Bref, son potentiel commercial est énorme et si le PSG négociait l’exploitation d’une partie de son image individuelle, les retombées seraient forcément hors normes.» De quoi inviter à reconsidérer positivement l’équation Neymar.

msn.com

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