Mariama Sagna violée puis étranglée à mort : Le film du crime en détails !

L’enquête sur la mort de Mariama Sagna, la militante de Pastef, a révélé ses secrets. La thèse du crime politique est définitivement écartée. Celle du viol suivi de meurtre a été confirmée. Trois personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue par la gendarmerie. Voici ici, retracés, les détails de l’enquête menée par la Brigade de gendarmerie de Keur Massar renforcée par des éléments de la Brigade de recherches de Faidherbe.

Nous sommes le samedi 7 octobre 2018. Mariama Sagna, militante et responsable du Parti politique Pastef, a un invité de taille. Son leader politique, Ousmane Sonko, doit tenir un meeting à Keur Massar, son fief. Pour la circonstance, Mariama Sagna bat le rappel des troupes, mobilise ses militants, amis et sympathisants pour réserver un accueil royal à son leader. Bâches et chaises sont louées. Mais pour le présidium, elle décide de transporter ses propres meubles.

Elle s’attache alors les services de deux charretiers, Ousseynou Diop et Saliou Boye. Leur mission : transporter les fauteuils de son domicile au lieu du rassemblement et les ramener à la fin de la cérémonie.

Le film du crime

La manifestation se déroule sans anicroches. Ousmane Sonko quitte Keur Massar, satisfait, après avoir passé son message, répondant au passage à Ahmed Khalifa Niasse qui l’a traité de terroriste. Mariama Sagna quant à elle rentre chez elle, contente d’avoir réussi avec brio l’organisation de la manifestation. Personne ne se doutait que le pire allait arriver dans quelques minutes.

De retour chez elle, Mariama Sagna décide de prendre un bain en attendant le retour de son mari. Alors qu’elle avait fini de se déshabiller et s’être enroulée de sa serviette, les deux charretiers arrivent pour déposer les meubles. Elles tombent sur la dame à moitié nue. Ce qui leur donne de très, très mauvaises idées. Ils décident d’assouvir leur libido sur elle.

Au moment où elle s’y attendait le moins, la dame sent subitement des mains rugueuses s’emparer fermement d’elle. Elle pousse un cri de détresse vite étouffée par une autre main qui lui serre le cou. Ousseynou Diop, selon ses proposes aveux à la gendarmerie, maîtrise les deux jambes de la dame tandis que Saliou Boye étrangle la dame tout en la violant. L’étreinte est tellement forte que la dame a perdu la vie au moment où Saliou finissait d’assouvir son insatiable envie sexuelle.

Leur salle besogne effectuée, les deux charretiers dérobent un téléviseur et un téléphone appartenant à la victime avant d’abandonner le corps de la dame dans la chambre. Corps qui sera découvert plus tard par une voisine de Mariama Sagna.

Les deux charretiers se partagent ensuite le butin. Ousseynou récupère le téléphone et Saliou «hérite» du téléviseur. Téléviseur qu’il confie d’abord à un de ses amis établi à Keur Massar, Khadim Guèye, avant de le transporter à Niacoulrab au domicile de sa mère, Fatou Binetou Thiam.

Trois personnes arrêtées

La nouvelle du meurtre fait rapidement le tour du pays et au-delà, par la magie des réseaux sociaux.

La brigade de gendarmerie de Keur Massar, renforcée par des éléments de la Brigade de recherches de Faidherbe, ouvre automatiquement une enquête. Les constatations d’usage sont effectuées sur le lieu du crime et une réquisition faite à la Sonatel pour géolocaliser le portable de la dame.

Les résultats n’ont pas tardé. L’un des charretiers, Ousseynou Diop, est vite arrêté. Interrogé, il n’a pu rien faire que d’avouer sa participation au crime et dénoncer son complice. Il conduira les gendarmes chez Khadim Guèye qui avait gardé pendant un moment le téléviseur. Ce dernier informe les gendarmes que l’appareil a été récupéré par Saliou Boye et transporté à Niacoulrab chez sa mère.

Une fois à Niacoulrab, les gendarmes trouvent le téléviseur enveloppé soigneusement dans un tissu et rangé dans un coin de la chambre de la mère du 2e charretier. Sa mère, Fatou Bintou Thiam, son ami Khadim Guèye et son complice Ousseynou Diop sont ainsi arrêtés et placés en garde à vue.

Quant à Saliou Boye, dès qu’il a su que les carottes sont cuites, il a pris la fuite. Aux dernières nouvelles, il a été localisé à Kaolack et son arrestation est imminente.

Les révélations du certificat de genre de mort

L’autopsie ordonnée par le Procureur a révélé ses secrets. Le certificat de genre de mort établi le 9 octobre 2018 confirme, en effet, que Mariama Sagna a été tuée par strangulation et la présence de signes d’agressions sexuelles a été notée.

Ce qui a fait dire au Procureur du tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye, Amadou Seydi, que cette affaire n’a aucune connotation politique : «c’est une affaire de viol suivi de meurtre qui ne restera pas impunie».

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